Le Kazakhstan saisit les actifs de l’agence spatiale russe Roscosmos

Les autorités kazakhes ont saisi des actifs de l’agence spatiale russe Roscosmos situés au cosmodrome de Baïkonour, rapportent plusieurs médias du pays.

Pourquoi est-ce important ?

Depuis l'invasion de l'Ukraine, la Russie est de plus en plus isolée sur le plan international. Cela commence également à se faire sentir dans l'espace, même si l'Occident et la Russie continuent de coopérer dans ce domaine.

Dans l’actualité : Ces biens sont saisis, car la Russie doit encore quelque 2 milliards de roubles (environ 25 millions d’euros) au gouvernement kazakh.

  • Le directeur du Centre d’exploitation de l’infrastructure spatiale terrestre, la principale société de Roscosmos, est temporairement interdit de quitter le pays. Roscosmos n’est pas non plus autorisée à vendre des actifs au Kazakhstan ou à les rapatrier.
  • Anatoly Zak, expert spatial spécialisé dans le programme russe, a annoncé sur Twitter que cela ne signifiait pas que les missions russes vers l’ISS risquaient d’être compromises. En revanche, le lancement de Soyouz-5, un nouveau lanceur russe dont la première utilisation est prévue en 2024, risque d’être reporté.
  • L’ensemble du projet Baiterek pourrait être abandonné. Il s’agit d’un complexe basé sur l’infrastructure spatiale au sol Zenit-M, et c’est sur ce nouveau site du complexe de Baïkonour que devait se trouver le lieu de lancement de Soyouz-5.
  • En outre, la publication russe Moskovsky Komsomolets rapporte que la Russie pourrait bien se retirer complètement de Baïkonour, alors qu’il s’agit pourtant de la plus grande base de lancement au monde. Tous les vols habités planifiés par la Russie partent de la base kazakhe.

En eaux troubles : l’incident montre que les relations entre le Kazakhstan et la Russie se sont dégradées depuis l’invasion de l’Ukraine.

  • En théorie, le pays est un allié de la Russie. Au début de 2022, le Kremlin est même intervenu militairement lorsque des protestations sanglantes ont éclaté au Kazakhstan après que le prix du gaz naturel ait grimpé en flèche, à la suite de la levée d’un plafond par le gouvernement.
    Mais après l’invasion de l’Ukraine, les sentiments se sont rapidement inversés. Astana n’a pas soutenu l’intervention militaire de Moscou et a également refusé de reconnaître l’annexion des régions séparatistes de Lougansk et de Donetsk.
  • Les propagandistes russes ont réagi en comparant le Kazakhstan à l’Ukraine. Ils ont même accusé le Kazakhstan de « nazisme« , le même argument utilisé pour envahir l’Ukraine.
  • Entretemps, le Kazakhstan cherche de plus en plus à se rapprocher de l’Europe : l’UE est un marché intéressant pour le gaz, l’hydrogène et les terres rares.

MB

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