Principaux renseignements
- Honda et Nissan étudient la possibilité d’une fusion pour contrer la concurrence croissante des constructeurs de véhicules électriques.
- Les deux géants japonais de l’automobile visent à réduire les coûts et à renforcer leur position sur le marché, en particulier face à Tesla et aux entreprises chinoises de véhicules électriques.
- Une structure de holding serait envisagée, dans laquelle Mitsubishi Motors pourrait être incorporé.
Des discussions entre Honda et Nissan concernant une fusion potentielle sont en cours, alimentées par la concurrence croissante des fabricants de véhicules électriques (VE) à l’échelle mondiale.
Les deux géants japonais de l’automobile ont récemment resserré leurs liens alors qu’ils s’orientent vers les groupes motopropulseurs électriques. Cette évolution intervient dans un contexte de forte pression exercée par les acteurs mondiaux du secteur des véhicules électriques, tels que Tesla en Amérique du Nord et en Europe, et par les fabricants chinois de véhicules électriques qui dominent le marché asiatique. Honda et Nissan ont constaté un déclin de la popularité de leurs véhicules sur les marchés américain et européen, ce qui a créé un sentiment d’urgence pour la collaboration.
Explorer les possibilités de collaboration
Les deux entreprises ont confirmé qu’elles exploraient les possibilités de collaboration, en tirant parti de leurs atouts respectifs. Elles ont l’intention d’informer les parties prenantes de toute évolution significative en temps utile. Les rapports suggèrent la formation potentielle d’une structure de société holding, avec un protocole d’accord qui sera bientôt signé. À terme, Mitsubishi Motors pourrait également être incorporé dans cette société holding, compte tenu de la participation actuelle de 24 pour cent de Nissan.
Histoire complexe et pressions actuelles
Il est intéressant de noter que Renault, l’un des principaux actionnaires de Nissan et historiquement impliqué dans leur alliance, n’est toujours pas informé de ces discussions de fusion. Ce manque de communication n’est peut-être pas surprenant compte tenu de l’histoire complexe entre Nissan et Renault, en particulier pendant le mandat de Carlos Ghosn en tant que PDG des deux entreprises et de Mitsubishi Motors. Le départ de Ghosn de Nissan à la suite de poursuites judiciaires et de son emprisonnement au Japon, suivi d’une évasion spectaculaire au Liban, a encore compliqué les relations.
Pressions financières et urgence d’agir
Les constructeurs automobiles japonais subissent une forte pression de la part de Tesla aux États-Unis et de BYD en Chine, ce qui se traduit par des pertes financières sur leurs VE de nouvelle génération. Leurs véhicules à essence actuels connaissent également une baisse des ventes en raison de l' »effet Osborne ». Honda et Nissan cherchent tous deux à réduire leurs coûts, mais la situation de Nissan est particulièrement précaire en raison de ses réserves de liquidités limitées. Alors que Toyota, un autre grand constructeur automobile japonais, reste financièrement solide bien qu’il soit à la traîne dans la révolution des VE, les difficultés de Honda et de Nissan soulignent l’urgence d’une action stratégique.
L’évolution de l’industrie automobile
Les constructeurs automobiles japonais ont d’abord été lents à adopter les groupes motopropulseurs électriques, ce qui a permis aux entreprises chinoises de VE, très agiles, de prendre un avantage significatif. Ces entreprises chinoises bénéficient d’un intérêt précoce pour les VE, d’une expertise établie en matière de fabrication électronique et d’un soutien gouvernemental. Tesla, quant à lui, a fait figure de pionnier dans le domaine des VE, devenant un fabricant majeur en Amérique du Nord, en Europe et potentiellement en Chine. Malgré la concurrence de l’industrie chinoise des VE, la valorisation de Tesla a grimpé en flèche en raison de facteurs tels que les liens étroits qu’entretient Elon Musk avec des personnalités politiques et le fait qu’il soit propriétaire de Twitter.
Dynamique du marché mondial
La capitalisation boursière de Honda s’élève à 38,8 milliards de dollars, tandis que celle de Nissan est de 7,6 milliards de dollars, ce qui contraste fortement avec la valorisation de Tesla, qui s’élève à 1,49 billion de dollars et qui a connu une récente flambée à la suite des changements survenus dans le paysage politique mondial. Cette augmentation spectaculaire de la valeur de Tesla a également permis à Elon Musk de devenir la personne la plus riche du monde, avec une valeur nette dépassant les 400 milliards de dollars.
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