Gouvernement Wilmès II aux pouvoirs spéciaux: la Belgique s’accorde une sortie de crise temporaire

Après l’échec de la formation d’un gouvernement d’urgence, la plupart des partis politiques vont soutenir un nouveau gouvernement Wilmès qui sera doté de pouvoirs spéciaux. Ce que ça signifie ? Qu’il pourra prendre des décisions spécifiques sans l’accord du Parlement pour une durée déterminée.

Voici venu le gouvernement minoritaire en affaires courantes doté de pouvoirs spéciaux. La nouvelle invention de la politique belge pour sortir de la crise. Enfin non, dites plutôt gouvernement minoritaire de plein exercice aux pouvoirs spéciaux (MR – Open VLD – CD&V) soutenu par 7 autres partis de l’opposition. On vous explique…

La Première ministre demandera la confiance au Parlement ce jeudi pour obtenir des pouvoirs spéciaux. Ce gouvernement sera de plein exercice (indispensable pour les obtenir) mais aura des prérogatives limitées: le but est de faire face à la crise sanitaire pour une période de six mois, avec une évaluation dans trois mois.

Des pouvoirs spéciaux ? C’est-à-dire qu’il pourra faire voter des lois, sans passer par un soutien parlementaire, par arrêtés royaux, et prendre des décisions en faveur de la lutte contre l’épidémie et pour répondre à l’urgence.

10 partis

Qui soutiendra ce gouvernement temporaire aux pouvoirs spéciaux ? Les dix partis concernés hors Vlaams Belang et PTB. Ce qui représente 118 sièges sur 150. Pour autant qu’il s’agisse uniquement de lois et de décisions stratégiques qui concernent la lutte contre le coronavirus.

Le duo de missionnaire Dewael (Open Vld) – Laruelle (MR) donnera sa démission au roi ce lundi et Sophie Wilmès (MR) prendra le rôle de formatrice dans la foulée.

Là où ça se corse encore, c’est que l’équipe en place restera la même (MR – Open VLD – CD&V), mais que les 7 autres partis seront invités au sein du KERN pour y prendre les décisions stratégiques. On y retrouvera donc les dix présidents de partis, la Première ministre et les vice-premiers. L’ambiance promet d’être chaude.

Mais c’est le prix à payer pour une sortie de crise, bien que temporaire. La confiance entre partenaires néerlandophones et francophones s’est largement détériorée ces derniers jours comme on vous l’expliquait ici.

La crise sanitaire l’exigeait. Même si le problème d’un gouvernement de plein exercice à long terme sera de facto reporté à plus tard. Avec d’âpres discussions institutionnelles et un retour possible aux urnes. Les réjouissances de ce dimanche soir seront assurément de courte durée.

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