Georges-Louis Bouchez, président du MR, le parti au pouvoir, n’est « pas enthousiaste » à l’égard des mesures ponctuelles que le gouvernement fédéral souhaite mettre en œuvre pour augmenter les dépenses de défense. C’est ce qu’il a déclaré lors d’une interview sur Bel RTL.
Principaux renseignements
- Georges-Louis Bouchez, président du MR, n’est « pas enthousiaste » à l’égard des sources de revenus ponctuelles pour apporter des fonds supplémentaires à la défense.
- En outre, il s’oppose à l’emprunt que le gouvernement fédéral contractera à cette fin.
- Bouchez souhaite plutôt « réorienter les dépenses », sans toutefois préciser comment cela devrait être fait.
Le gouvernement fédéral a finalement décidé vendredi de porter les dépenses de défense à la norme de l’OTAN de 2 % du produit intérieur brut (PIB) le plus rapidement possible. Rien que pour cette année, cela représente 3,9 milliards d’euros supplémentaires. 1,2 milliard d’euros proviendront d’Euroclear. 500 millions d’euros proviendront de la banque publique Belfius, qui versera un dividende unique à la demande du gouvernement. Le reste sera en grande partie emprunté.
Sources de financement structurel
Georges-Louis Bouchez, qui fait néanmoins partie du gouvernement fédéral avec son parti, le MR, a fait savoir qu’il n’était pas immédiatement favorable à cet arrangement. « Ce n’est pas la meilleure solution (…) Nous devons trouver des sources structurelles de financement », a-t-il déclaré.
Entre autres, Bouchez ne voit pas de solution permanente dans le dividende de Belfius, car il ne veut pas aller frapper chaque année à la porte de la banque. L’Etat prévoit d’ailleurs de le faire, mais l’année prochaine, il ne s’agira que d’un dividende supplémentaire de 200 millions d’euros. Bouchez, quant à lui, souhaite réformer Belfius afin de créer des revenus supplémentaires de manière structurelle.
Réorienter l’argent
Par ailleurs, le président du MR n’est certainement pas favorable à l’emprunt que la Belgique va contracter auprès de l’Europe. « Les dettes sont les impôts de demain », résume Bouchez. Dans toutes les discussions sur les fonds supplémentaires pour la défense, Bouchez a toujours insisté sur le fait qu’il ne voulait pas d’impôts supplémentaires.
« La seule solution est de réorienter les dépenses. Nous avons 330 milliards d’euros de dépenses publiques par an. (…) Or, dans certains domaines, la qualité n’est pas au rendez-vous », a-t-il déclaré. La manière dont Bouchez souhaite ensuite redistribuer cet argent n’est pas claire pour l’instant.