Lors des élections communales en Wallonie, tous les regards semblent tournés vers Mons. L’homme du moment dans la politique wallonne, le président du MR Georges-Louis Bouchez, ambitionne de devenir bourgmestre. Mais il a encore du travail devant lui.
Principaux renseignements
- Bouchez a dû remplacer en urgence la deuxième place sur sa liste. Il a de nouveau choisi une femme remarquée.
- Malgré cela, il sera difficile pour Bouchez de détrôner le bourgmestre socialiste Nicolas Martin. Il doit espérer une victoire.
- Martin tente de séduire les électeurs de Bouchez en se distançant du PS et en mettant l’accent sur la sécurité.
Remarque : Bouchez a rencontré des obstacles.
- Bouchez veut capitaliser sur la forte victoire électorale du MR en juin. Symbole fort : le président des libéraux francophones qui pourrait surpasser le bourgmestre PS de Mons, Nicolas Martin. Les socialistes dirigent la ville depuis 50 ans. Bouchez espère les évincer, comme il l’a fait avec le gouvernement wallon.
- Pour mettre en avant sa liste « Mons en Mieux », Bouchez voulait placer l’ex-Miss Belgique Julie Taton en deuxième position. Taton avait obtenu un beau score lors des élections du 9 juin. Mais cela n’a pas fonctionné : Taton n’a pas pu régler son domicile à temps, ce qui l’a empêchée de figurer sur la liste, provoquant un tollé dans lequel le président du PS, Paul Magnette, est intervenu.
- Bouchez a donc cherché un remplaçant tout aussi notable. Il a jeté son dévolu sur Nora Arras, une présentatrice télé. Ce n’est pas la première fois que le président du MR se tourne vers des personnalités des médias : il avait déjà recruté Hadja Lahbib (MR) alors journaliste à RTL, et l’a nommée ministre des Affaires étrangères.
- Pendant ce temps, Nicolas Martin a également changé de stratégie : il a délaissé le label PS et se présente aux électeurs sous la « Liste du Bourgmestre ». Martin affirme que l’étiquette PS est devenue un fardeau. L’opposition (dont Bouchez) accuse le PS de privilégier les bénéficiaires d’allocations et d’autres aides sociales. Martin espère que ce changement de nom dissipera ce stigmate.
« Pourquoi êtes-vous si nerveux ? »
À suivre : Le duel sera serré pour Bouchez.
- Lors des élections communales de 2018, le MR avait obtenu 12 sièges à Mons, contre 23 pour le PS. Bouchez vise un renversement complet. La domination socialiste reste forte. En 2018, le CDH (devenu Les Engagés), Ecolo et le PTB ont ensemble remporté 11 sièges, ce qui montre l’hégémonie du PS à Mons. La situation semble évoluer, mais Bouchez doit redoubler d’efforts.
- Comme le remarque De Standaard, même si Bouchez parvient à répéter son score spectaculaire du 9 juin, le MR serait toujours à 2 sièges de devenir le plus grand parti. Martin conserverait donc le droit de former une coalition en premier, et les socialistes n’envisageraient pas de s’allier au MR.
- Les débats entre Martin et Bouchez sont tendus. Bouchez tente de provoquer Martin avec des phrases comme « Vous ne proposez rien du tout. » Martin essaie de garder son calme, mais ce n’est pas toujours facile. Bouchez réplique immédiatement : « Pourquoi êtes-vous si nerveux, monsieur Martin ? ».
- Martin cherche à gagner des électeurs sur l’aile droite, au détriment du MR. Il estime que le PS a dérivé trop à gauche. Il propose de renforcer les patrouilles de police dans les rues le soir. La sécurité est devenue un de ses principaux thèmes de campagne.
- Dans De Standaard, Martin critique la ministre sortante de l’Intérieur, Annelies Verlinden (cd&v). « Elle nous laisse totalement tomber en matière de sécurité. Son absence de politique dans ce domaine est catastrophique. Je me souviens d’une réunion de bourgmestres sur la sécurité où Bart De Wever (N-VA) l’a réprimandée, en français en plus, et il avait 100 % raison. » Assez remarquable, venant d’un socialiste louant Bart De Wever.