Ne dites plus GAFAM ou FAANG, il n’y a plus qu’AM qui compte sur les marchés

Une nouvelle ère est-elle en marche sur le marché des technologies ? Le règne des FAANG, à savoir Facebook – aujourd’hui Meta –, Amazon, Apple, Netflix et Google, semble en effet révolu. Deux actions technologiques se partagent désormais le sommet du marché américain.

L’actualité : la pondération combinée d’Apple et de Microsoft dans le S&P 500 a atteint 13,3 %, soit le plus haut niveau jamais enregistré, rapporte le Wall Street Journal.

  • A contrario, l’influence des autres grandes valeurs technologiques a récemment baissé.
  • La dernière fois que deux entreprises technologiques constituaient une plus grande part de l’indice de référence remonte à 1978. Il s’agissait d’Internet Business Machines Corp. (IBM) et AT&T.

Zoom arrière : au cours d’une grande partie de la dernière décennie, les investisseurs se sont concentrés sur la maison mère de Facebook, Meta, Amazon, mais aussi Apple, Netflix et Alphabet, la maison mère de Google.

  • Ces 5 entreprises avaient le vent en poupe et enregistraient année après année des gains robustes. Tous s’accordaient sur le fait qu’elles ne pouvaient que grimper. Elles sont devenues tellement populaires qu’elles ont été renommées par l’acronyme FAANG.
    • Toujours plus gros, le groupe a fait de l’ombre aux GAFAM, composées de Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, appellation quelque peu dépassée qui ne prenait pas en compte Netflix.
  • À leur sommet, en août 2020, le groupe occupait environ un quart de l’indice S&P 500.
  • Leur poids est d’ailleurs devenu source d’inquiétudes pour certains investisseurs qui craignent qu’un recul important de quelques actions ne fasse chuter des marchés plus larges.

Zoom avant : des inquiétudes qui se sont renforcées, voire concrétisées, l’année dernière, lorsque l’inflation et la hausse des taux d’intérêt ont généré des troubles dans le secteur de la tech. Plusieurs grands acteurs ont rencontré des difficultés et ont vu leur valeur boursière s’effondrer.

  • Des difficultés spécifiques à certaines entreprises se sont également ajoutées, notamment la concurrence accrue de TikTok et les restrictions liées à la confidentialité sur iPhone pour Meta, ainsi que la perte d’abonnés pour Netflix ou encore les coûts de production toujours plus élevés.
  • Cela n’a évidemment pas aidé ces entreprises à faire face aux vents contraires.
    • Certaines ont d’ailleurs été contraintes de chercher à faire des économies, en se séparant notamment de milliers d’employés.

Deux valeurs refuges

Mais dans ce contexte de tourmentes sur les marchés boursiers, Apple et Microsoft sont devenus des valeurs refuge, a indiqué Todd Sohn, stratège ETF chez Strategas, et ce, malgré le fait que les deux entreprises aient, elles aussi, souffert des mêmes difficultés et vents contraires.

  • Leur pondération dans le S&P 500 a ainsi respectivement grimpé à 7,11 % et 6,14 %.
  • Depuis le début de l’année, leurs actions ont augmenté de 21 % et 14 %, après avoir subi de fortes pertes en 2022.
  • « Cela a été monumental », a déclaré M. Sohn, qui a souligné que les investisseurs se sont fortement fiés à la façon dont Apple et Microsoft étaient perçus pour investir, plutôt que de miser sur n’importe quel nom technologique.

Attention au retour de flamme

Lori Van Dusen, fondatrice et directrice générale de LVW Advisors à Rochester, met tout de même en garde les investisseurs qui se précipiteraient pour acheter des fonds liés à un indice, rappelant que la forte pondération des entreprises technologiques durant la bulle d’Internet a conduit à un marché en déclin. Mieux vaut sélectionner activement ses actions.

  • « L’indice est plus concentré qu’il ne l’a jamais été. Vous faites le pari que c’est là qu’il faudra aller [investir] à l’avenir et c’est généralement un mauvais pari », a-t-elle déclaré. « Ce n’est pas la façon de gagner de l’argent. »
Plus