Course à la fusion nucléaire : la Chine a explosé l’un de ses propres records

L’Experimental Advanced Superconducting Tokamak (EAST), un réacteur de fusion nucléaire expérimental situé en Chine, a pu maintenir une réaction à haute énergie pendant sept minutes. C’est quatre fois plus que le précédent record d’EAST.

Pourquoi est-ce important ?

La technologie de la fusion nucléaire est considérée par de nombreux physiciens comme le "Saint-Graal" de l'énergie. Dans ces réacteurs, les noyaux atomiques fusionnent, libérant une énorme quantité d'énergie, sans émission de CO2 et avec un combustible abondant sur Terre. Mais la mise au point de cette technologie s'avère extrêmement difficile, et ce depuis des décennies.

Dans l’actu : il s’agit de l’expérience la plus réussie à ce jour avec le réacteur EAST, opérationnel depuis 2006, rapporte le média d’État chinois Xinhua.

  • Le réacteur EAST génère un plasma extrêmement chaud de plus de 100 millions de degrés Celsius et le maintient à l’aide de champs magnétiques dans une chambre en forme de donut. La température extrêmement élevée fait fondre les noyaux atomiques qui composent le plasma.
  • Au cours de l’expérience, réalisée mercredi, un tel plasma hyper chaud a été maintenu pendant près de sept minutes. Le précédent record de l’EAST, établi en 2017, était de 101 secondes.
    • En 2021, l’EAST a pu maintenir un plasma de quelque 70 millions de degrés pendant 18 minutes. Toutefois, l’expérience de mercredi est plus significative car la température et la densité du plasma étaient beaucoup plus élevées.
  • Song Yuntao, directeur de l’Institut chinois de physique des plasmas, a déclaré à Xinhua que cette expérience constituait un grand pas en avant dans la démonstration de la faisabilité économique des réacteurs à fusion nucléaire. En effet, pour devenir commercialement viables, les scientifiques doivent démontrer que les réacteurs à fusion nucléaire peuvent maintenir des réactions à haute température pendant de longues périodes.

Bigger and better

À l’avenir : la Chine participe à des expériences de plus grande envergure pour faire de la fusion nucléaire une réalité.

  • Dans les prochaines années, le Réacteur thermonucléaire expérimental international (ITER) deviendra opérationnel dans le sud de la France. Il s’agira du plus grand réacteur expérimental de fusion nucléaire sur Terre. Le projet implique un grand nombre de pays, dont la Chine, l’UE, les États-Unis et l’Inde.
  • Entre-temps, la Chine ne reste pas inactive et construit également son propre gigaréacteur. Le China Fusion Engineering Test Reactor (CFETR) doit devenir le premier réacteur de démonstration au monde, selon Xinhua. Il devrait être opérationnel d’ici 2035.

(CP)

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