Feu vert de la Commission européenne autour du plan de sauvetage de Lufthansa

La Commission européenne a annoncé jeudi qu’elle validait le projet de l’Allemagne visant à recapitaliser Lufthansa, premier groupe de transport aérien du continent et maison-mère de Brussels Airlines, à hauteur de 6 milliards d’euros, pour surmonter la crise liée au coronavirus.

Cette mesure fait partie d’un plan de sauvetage plus vaste, qui prévoit aussi une garantie d’État sur un prêt de 3 milliards d’euros, que l’Allemagne envisage d’accorder à la compagnie dans le cadre d’un régime d’aide déjà approuvé par la Commission en mars, explique l’exécutif européen dans un communiqué.

A terme, le groupe aura une centaine d’avions de moins sur ses 763 d’avant la crise, qui a cloué au sol la quasi-totalité de la flotte pendant près de deux mois.

Et maintenant ?

Pour s’adapter à cette baisse prolongée, Lufthansa compte déjà supprimer 22.000 emplois équivalent plein temps, soit 16% des effectifs mondiaux, dont la moitié en Allemagne. Les négociations sont en cours avec les syndicats, mais avaient pâti de l’incertitude autour du sauvetage.

«Il est dans l’intérêt de tous les employés de Lufthansa que la direction puisse rapidement mener des négociations avec les syndicats sur la restructuration nécessaire», a expliqué mercredi au FAZ M. Thiele, dont la fortune est estimée aujourd’hui par le magazine Forbes à 15 milliards d’euros.

Mercredi soir, un premier pas a été franchi, avec un accord signé entre direction et syndicat du personnel navigant. Il prévoit des gels des rémunérations, des départs à la retraite anticipés, et des périodes de chômage technique pour les stewards et hôtesses de l’air, ont indiqué les deux parties dans un communiqué commun.

Motivations incertaines

Les motivations pour l’achat d’actions de M. Thiele, qui a fait fortune dans les freins pour le ferroviaire et les poids-lourds, restent floues. «J’aurai une influence sur les évolutions chez Lufthansa à l’avenir», a-t-il dit, sans développer.

Le syndicat Verdi a salué mercredi la décision du principal actionnaire, qui permet «d’assurer la survie de l’entreprise et d’empêcher une cessation de paiement».

Lufthansa avait également averti que, sans aide, «l’entreprise serait certainement en cessation de paiement quelques jours après l’assemblée générale» et devrait se déclarer en faillite.

Dans les échanges après Bourse sur la plateforme Tradegate, les actions de Lufthansa ont bondi de 17% par rapport au cours de clôture des échanges réguliers.

Brussels Airlines

Concernant les différentes filiales de Lufthansa, l’Autriche a prévu d’aider Austria Airlines à hauteur de 450 millions d’euros, sans monter au capital. En Suisse, Berne va garantir 1,2 milliard de prêts aux filiales Swiss et Edelweiss, tandis que les négociations se poursuivent en Belgique, où Brussels Airlines est en passe de supprimer un millier d’emplois.

En plus des réductions d’emplois, Lufthansa a déjà annoncé la fermeture de deux filiales, Germanwings et la branche allemande de SunExpress, détenue en commun avec Turkish Airlines.

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