Malgré un sentiment général assez négatif quant aux actions chinoises, l’investisseur Kevin O’Leary mise sur elles. Car pour lui, elles sont incontournables : la croissance en Chine va exploser, et Washington et Pékin sont trop interdépendants pour que leurs différends perdurent.
2022 est une mauvaise année pour les bourses, mais encore plus pour les actions chinoises. Guéguerre administrative entre les gendarmes boursiers américains et chinois (qui semble pouvoir se résoudre) d’un côté, marasme économique en Chine de l’autre. Bref, les investisseurs fuient cette classe d’actifs.
Mais pas tous : Kevin O’Leary, gestionnaire de O’Shares Investments, estime « fou » de les éviter. « Cela n’a aucun sens », plaide-t-il, interrogé par CNBC. Surtout que les prix sont actuellement si bas, ce ça serait le moment d’acheter, selon lui.
« Première puissance économique du monde dans 20 ans »
Pourquoi plaide-t-il pour les actions chinoises, alors qu’elles sont actuellement rejetées par de nombreux investisseurs? Pour O’Leary, trois éléments sont à prendre en compte : la croissance du pays, la fin des querelles administratives entre les États-Unis et la Chine, et l’interdépendance entre ces deux économies.
« Il ne fait aucun doute que l’économie chinoise, au cours des 20 à 25 prochaines années, va devenir la plus grande économie du monde », explique-t-il. « Rien ne peut l’arrêter, et on ne peut pas le nier. Ne pas avoir d’allocation à l’économie à la croissance la plus rapide du monde… est fou », continue-t-il. « Vous devez supporter la volatilité ».
Pour O’Leary, les différentes disputes économiques, technologiques et de régulation entre les États-Unis et la Chine ne seraient que temporaires. Car au bout du compte les deux pays ont besoin l’un de l’autre.
Vents contraires
Il est difficile de prédire la croissance à si long terme. À court terme cependant, la Chine devrait connaître sa pire année depuis au moins 30 ans. Les grandes banques, depuis le début de l’année, ne font que revoir à la baisse leurs prévisions pour le taux de croissance chinois : elles sont actuellement autour de 3 à 4% en moyenne.
Pour d’aucuns, les choses ne vont pas s’améliorer à court terme. Plusieurs éléments risquent d’entraver l’envol de la croissance. Notamment les confinements réguliers (qui stoppent net la demande intérieure tout comme l’activité des entreprises), le serrage de vis sur les entreprises technologiques et à forte croissance, et la crise de l’immobilier qui pourrait contaminer le reste de l’économie.
Comme vents contraires à l’investissement en Chine, il y a également la volonté occidentale de se défaire de la dépendance à Pékin, ainsi que d’autres éléments géopolitiques comme les récentes tensions autour de Taïwan, qui peuvent peser sur le commerce entre les deux pays. Ou des mesures protectionnistes chinoises qui pourraient venir contrecarrer les plans des investisseurs. Mais pour O’Leary, ce n’est que du « bruit ».
Disclaimer: cet article ne fait pas office de conseil, mais doit se lire à titre d’information. Investir comporte toujours des risques.