Ce mardi, les actions de Tesla ont chuté de 8 %, atteignant un nouveau creux depuis 52 semaines.
Dans l’actualité : Elon Musk attribue la récente chute des actions de Tesla aux facteurs macroéconomiques actuels.
- « À mesure que les taux d’intérêt des comptes d’épargne bancaires, qui sont garantis, commencent à se rapprocher des rendements boursiers, qui ne sont *pas* garantis, les gens déplaceront de plus en plus leur argent des actions vers des liquidités, entraînant ainsi la chute des actions », a-t-il répondu à Ross Gerber, PDG de Gerber Kawasaki Wealth Management et investisseur de longue date de Tesla, alors que ce dernier reprochait à Musk son absence.
- « Le cours de l’action Tesla reflète désormais la valeur de l’absence de PDG. Excellent travail tesla BOD (board of directors) – Il est temps de se secouer », a en effet tweeté Gerber, quelques jours après avoir lancé une campagne informelle auprès de ses collègues actionnaires pour être nommé au conseil d’administration de Tesla.
Le détail : le fait est que la baisse des actions Tesla n’est ni soudaine ni surprenante. Cela fait des mois que l’entreprise chute en bourse. Au cours de l’année écoulée, les actions Tesla ont perdu 50 % de leur valeur, soit près de 700 milliards de dollars d’évaporés.
- Mais la valeur de Tesla a chuté beaucoup plus fortement que celle des autres constructeurs automobiles. Les facteurs macroéconomiques ne peuvent donc pas être la seule explication à cette chute.
« Seule une partie de la baisse de la valeur de Tesla peut être imputée aux taux d’intérêt. Le surplomb de Twitter est un élément important »
Joshua White, professeur adjoint de l’Université Vanderbilt, à CNBC.
Tesla souffre des frasques de son PDG
Ce n’est pas un secret, la bonne forme de Tesla repose en partie sur la personnalité excentrique d’Elon Musk. Les investisseurs observent ses moindres faits et gestes et agissent en conséquence. Or, ces dernières semaines, l’homme fort de Tesla est occupé ailleurs.
- Cela fait en effet deux mois que Musk a racheté Twitter. L’homme monopolise son temps à « remettre le réseau social sur les rails » au détriment, d’une certaine façon, de Tesla.
- Depuis l’annonce de son projet de racheter Twitter en avril dernier, la valeur des actions Tesla a chuté de 35%.
- D’ailleurs, pour financer l’accord de rachat, Musk a revendu pour plusieurs milliards de dollars d’actions Tesla et a recommencé à plusieurs reprises depuis, et ce, même s’il avait promis qu’il ne le ferait plus.
- Cela n’envoie pas de bons messages aux investisseurs.
« Il semble vendre des actions en très gros blocs, puis dire ‘c’est bon, je ne vends plus’. Mais les paroles ne valent rien. Il dit cela et vend ensuite plus d’actions. Donc plus vous dites cela et plus les investisseurs pensent qu’il n’a probablement pas fini ? Moins ils seront confiants dans le fait que le prix va rebondir »
Joshua White
Outre Musk, Tesla fait face à des vents contraires
- Les frasques de son PDG ne sont pas le seul problème du constructeur automobile. Le contexte macroéconomique, avec notamment l’inflation, les problèmes d’approvisionnement ou encore la crise énergétique en Europe, ainsi que la recrudescence du coronavirus en Chine, ont réellement un impact plus ou moins fort sur ses affaires.
- Ceci explique pourquoi Tesla a dû revoir à la hausse le prix de ses modèles sur certains marchés, tout en proposant des remises et incitations ailleurs pour écouler ses stocks.
- Le constructeur automobile doit également faire en sorte d’améliorer l’efficacité de production de ses usines, notamment au Texas et en Allemagne.
Des défis qui ont conduit plusieurs analystes à revoir leurs objectifs pour Tesla. « À court terme, nous voyons une faiblesse potentielle des ventes de Tesla, car des vents contraires macroéconomiques et un consommateur plus faible pourraient entraîner une baisse de la demande de véhicules électriques plus chers », ont ainsi écrit les analystes de Mizuho Securities dans une note.
Reste que sur le long terme, ils restent confiants, mais il faudra se montrer patient. À moins que la récente annonce de Musk de prendre ses distances vis-à-vis de Twitter ne joue en la faveur de Tesla.