Second round de mesures drastiques pour l’économie de l’Argentine : Milei veut tout déréguler

Les loyers, les salaires, le marché du travail et les compagnies nationales, et même les clubs de football : le nouveau président argentin veut lancer la dérégulation à outrance.

Pourquoi est-ce important ?

Sans préjuger de sa réussite, l'expérience économique que mène Milei en Argentine sera intéressante à observer. Des mesures drastiques pour tenter d'enrayer des décennies de crise, avec une inflation qui atteint aujourd'hui les 148%. Le président argentin a déjà annoncé du sang et des larmes. Une transition de 1 à 2 ans est nécessaire, selon lui. Une expérience économique inédite qui sera douloureuse pour de nombreux Argentins. La question est de savoir si le soleil qui arbore le drapeau argentin brillera enfin.

Le nouveau président argentin, ancien commentateur économique à la télévision qui nous promettait du Trump sous stéroïdes, veut remettre son pays sur les rails, alors que 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. Après une dévaluation de la monnaie et la suppression de la moitié des ministères publics, pour enrayer l’inflation et réduire le déficit, Javier Milei lance un grand plan de dérégulation.

Dérégulation à outrance

  • Le président argentin a signé un décret destiné à modifier ou abroger plus de 300 normes, dont celles sur les loyers, les privatisations et le droit du travail.
  • Tous les secteurs sont visés : transport, santé, commerce, tourisme… La fin de l’interdiction de privatisation des compagnies nationales, comme la compagnie aérienne Aerolineas Argentinas ou le groupe pétrolier YPF, figure également dans ce décret.
  • Milei veut enchainer avec une « modernisation du droit du travail » pour créer plus d’emplois.

Sous le regard du Parlement

  • Le texte doit encore être validé par le Parlement du pays. Ce qui est loin d’être gagné, car le parti présidentiel est largement minoritaire. Il ne dispose que de 40 des 257 sièges de la chambre basse de l’Argentine et sept des 72 du sénat. Le pouvoir « à la tronçonneuse » que Milei vantait durant sa campagne va se heurter aux réalités de la répartition démocratique des pouvoirs.
  • Attention toutefois que, selon les explications du constitutionnaliste argentin Emiliano Vitaliani auprès de l’AFP, le texte doit être examiné dans les 10 jours par une commission mixte composée de députés et de sénateurs. Mais il ne sera rejeté que s’il est débouté par les deux chambres du Parlement.

« L’objectif est d’entamer le chemin vers la reconstruction du pays, rendre la liberté et l’autonomie aux individus et commencer à désarmer l’énorme quantité de régulations qui ont retenu, entravé et empêché la croissance économique dans notre pays. »

Javier Milei lors d’une élocution à la radio

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