Merci et au revoir : Dubaï fait fuir les expatriés qui ont bâti sa richesse pour devenir le nouveau paradis des ultra-riches

Le prix de la vie a véritablement explosé à Dubaï, qui attirait autrefois les influenceurs et nouveaux entrepreneurs à la recherche d’un cadre fiscal hautement favorable. Aujourd’hui, ils ne peuvent plus se permettre d’y vivre, remplacés par un melting-pot de milliardaires, banquiers fortunés et investisseurs en cryptomonnaies.

Zoom avant : Terre fertile d’opportunités, Dubaï n’est plus aussi qu’accessible qu’auparavant pour la classe moyenne-haute.

  • Le loyer annuel moyen d’une maison quatre façades y a bondi de 26% au cours de l’année écoulée jusqu’en février pour atteindre 80.436 dollars, selon le conseiller immobilier CBRE Group.
    • Les prix d’achat des maisons ont augmenté de 13,6%.
  • Les loyers moyens des appartements ont eux grimpé de 28% pour atteindre près de 100.000 dirhams (27 230 dollars).
    • Leurs prix d’achat ont augmenté de 11,2% en moyenne.

Zoom arrière : « La nature de Dubaï est en train de changer », a déclaré à Bloomberg Metin Mitchell, fondateur d’une société de recrutement de dirigeants de haut niveau dans la région.

  • La clé de la réussite de Dubaï a été un style de vie largement exempt d’impôts, qui a attiré de nombreux entrepreneurs.
  • Mais désormais, « Dubaï est en train de redevenir une économie très dynamique, mais aussi un peu plus un Monaco, répondant aux besoins des personnes aisées et fortunées », indique Metin Mitchell.
    • Ces personnes sont notamment des millionnaires ayant fait fortune grâce aux cryptomonnaies, des riches banquiers délocalisés d’Asie et des Russes fortunés cherchant à protéger leurs actifs face aux sanctions occidentales.
    • Leur présence fait grimper le prix des loyers, les frais d’inscriptions dans les écoles privées (plus de 10.000 dollars par an en moyenne, selon James Mullen, cofondateur de WhichSchoolAdvisor.com) et même le coût des courses au supermarché.
    • En parallèle, les augmentations de salaire n’ont pas suivi la pression croissante des coûts.
  • Il y a dix ans à peine, Dubaï se classait au 90e rang des villes les plus chères pour les expatriés, selon le cabinet de conseil Mercer, basé à New York.
    • L’année dernière, Dubaï était classé à la 31e place, juste devant Miami.

Résultat : De nombreux résidents doivent plier bagage ou chercher un logement plus modeste pour survivre.

  • Une tendance déjà initiée en 2018, quand le coût de la vie et du monde des affaires ont augmenté de façon significative.
  • Puis, en 2020, des milliers d’autres résidents sont partis à la suite de la pandémie, qui a causé des milliers de pertes d’emploi.
    • Or à Dubai, 90% des résidents sont étrangers et la résidence dépend essentiellement de l’emploi.
  • Certains ont choisi de s’installer en Arabie saoudite voisine, qui rivalise avec Dubaï pour attirer les talents et les entreprises.
  • D’autres prennent même la direction de… Londres, pourtant l’une des villes les plus chères au monde.
    • C’est le cas de Homam Ayaso, directeur créatif exécutif de la chaîne Tasty UK de BuzzFeed, qui a quitté Dubaï fin 2021 pour le Royaume-Uni.
    • « Lors de ma comparaison il y a deux ans, les prix à Londres étaient environ 20 % moins chers et même aujourd’hui, avec l’inflation galopante, je trouve que c’est toujours un peu moins cher qu’à Dubaï », explique-t-il à Bloomberg.
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