Le 20 janvier prochain, Joe Biden deviendra officiellement le 46e président des États-Unis, clôturant ainsi le mandat hors norme de son prédécesseur Donald Trump. Et à moins qu’une destitution ne vienne contrecarrer ses plans, ce dernier compte bien profiter jusqu’au bout de ses pouvoirs présidentiels.
Ces dernières semaines, Donald Trump a multiplié les grâces présidentielles controversées. Parmi les bénéficiaires de sa mansuétude, on peut citer pêle-mêle des amis, des alliés mis en cause dans l’enquête sur l’ingérence russe ou encore des ex-employés de Blackwater, accusés du meurtre de civils en Irak.
Dans cette continuité, le futur ex-président des États-Unis a dressé une nouvelle liste de personnalités qu’il entend mettre à l’abri… de la justice. Celle-ci est actuellement examinée par ses principaux conseillers, ainsi que le bureau du conseiller juridique de la Maison Blanche, rapportait récemment l’agence Bloomberg.
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Grâces présidentielles traditionnelles
Les noms de plusieurs personnalités qui pourraient bénéficier d’une grâce présidentielle classique circulent ces derniers jours, notamment ceux de:
- Albert Pirro: un avocat reconnu coupable de fraude fiscale qui avait travaillé avec Donald Trump sur des transactions immobilières.
- Lil Wayne: un rapper, poursuivi pour détention d’armes, qui avait soutenu Donald Trump durant sa campagne électorale.
- Kodak Black: un autre rappeur, actuellement en prison pour falsification de documents en vue d’obtenir une arme à feu.
Pour rappel, plusieurs sources avaient confié début décembre au site américain Axios que le président Trump ne se contentait pas d’accepter les demandes de grâce, mais qu’il en discutait ‘comme des cadeaux de Noël’ pour des personnes qui ne les ont même pas forcément demandées.
Grâces préventives
Mais l’agence Bloomberg et de nombreux observateurs prêtent également à Donald Trump l’intention d’accorder des grâces préventives à des hauts fonctionnaires de la Maison Blanche et/ou des membres de sa propre famille qui n’ont pas (encore?) été accusés par la justice d’avoir enfreint la loi:
- Mark Meadows: chef de cabinet de Donald Trump et nommé en mars dernier.
- Stephen Miller: haut conseiller du président Trump et soutien de longue date.
- John McEntee: chef du personnel de la Maison Blanche.
- Dan Scavino: directeur des réseaux sociaux.
- Rudy Giuliani: avocat personnel de Donald Trump et un de ses soutiens indéfectibles. Il a notamment orchestré les multiples tentatives de contestations juridiques des résultats des élections présidentielles de novembre.
- Ivanka Trump: fille et haute conseillère de Donald Trump.
- Jared Kushner: gendre et haut conseiller de Donald Trump.
- Kimberly Guilfoyle: ex-animatrice de Fox News et compagne du fils du président, Donald Trump Jr.
Si de telles grâces à titre préventif devaient être approuvées, leurs bénéficiaires seraient protégés de toute poursuite judiciaire au niveau fédéral pour des faits antérieurs.
Trump va-t-il tenter de s’auto-gracier?
Sans oublier que Donald Trump pourrait également être tenté – encore un peu plus suite aux événements du Capitole – d’essayer de s’accorder une grâce présidentielle à lui-même, ce qui constituerait une première dans l’histoire des États-Unis.
Pour rappel, le président sortant avait déclaré en juin 2018, sur Twitter, qu’il avait ‘le droit absolu’ de se gracier lui-même. ‘Mais pourquoi ferais-je cela alors que je n’ai rien fait de mal?’, avait-il alors ajouté. Les choses ont peut-être changé depuis… Toutefois, un certain nombre de juristes doutent de la légalité d’une telle action.
Et quand bien même elle finirait par être approuvée, une ‘auto-grâce’ ne protégerait Donald Trump que d’éventuels crimes fédéraux. D’autres poursuites, notamment au niveau des États, pourraient toujours être engagées contre lui.