Deutsche Bank: ‘L’argent cash reste le roi, malgré la crise du coronavirus’

Le cash continuera de jouer un rôle important dans les grandes économies du monde à moyen terme. C’est ce qu’assure une nouvelle enquête de la Deutsche Bank.

La Banque centrale européenne a récemment rapporté que les ménages conservaient une quantité étonnante de cash chez eux. L’hypothèse est que la population se créerait une forme d’épargne à cause de l’incertitude provoquée par la crise du coronavirus. Cela va à contre sens des idées des économistes. Plusieurs d’entre eux pensaient que l’argent liquide allait perdre de son importance avec la crise, car il est souvent vu comme non hygiénique. En outre, un large éventail d’options de paiement électronique existe maintenant.

L’argent liquide semble effectivement perdre du terrain dans le domaine des paiements. Mais il reste un moyen d’épargne populaire et n’a pas disparu non plus complètement au niveau des transactions. Telle est la conclusion d’une enquête menée par Deutsche Bank auprès de 3.600 personnes au Royaume-Uni, aux États-Unis, en Chine, en Allemagne, en France et en Italie.

‘L’argent liquide ne disparaîtra pas de sitôt. Le cash reste roi pour de nombreux consommateurs’, affirment les chercheurs.

Intérêts bas

Dans tous les pays – à l’exception de l’Italie – une majorité des personnes interrogées (entre 56% pour la Chine et 63% aux États-Unis) pensent que l’argent liquide va rester disponible dans un avenir proche. Ce qui marque les chercheurs est que cette affirmation est restée stable par rapport aux autres années, et ce malgré la crise du coronavirus. L’époque où les consommateurs vont renier l’argent et passer massivement à des alternatives numériques est encore loin d’arriver.

Selon Deutsche Bank, les taux d’intérêt historiquement bas dans les économies avancées peuvent expliquer en partie cet amour persistant du cash. Les statistiques montrent que lorsque les taux d’intérêt sont bas, le niveau de liquidité en circulation est élevé. Mais les économistes ne savent pas s’il y a une relation causale directe entre ces deux événements.

L’euro numérique

Toutes les grandes banques centrales travaillent sur une devise numérique qui fonctionnerait comme les cryptomonnaies, appelées ‘Central bank digital currency’ (CBDC). Les consommateurs pourraient conserver cet argent sur des comptes directement dans les banques centrales. Mais selon la Deutsche Bank, les taux d’intérêt nuls pourraient rendre plus difficile une transition en douceur du papier-monnaie au numérique. Les familles préfèreront toujours les billets. Le problème serait moins important en Chine avec le yuan numérique, car les taux d’intérêt sont plus élevés.

Dans tous les cas, il faudra peut-être encore cinq ans au moins avant l’introduction de l’euro numérique, selon la présidente de la BCE, Christine Lagarde.

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