120 personnes se sont réunies en visioconférence vendredi dernier. Parmi elles, bon nombre de républicains, dont certains ont travaillé dans les administrations d’anciens présidents républicains. Leur point commun: ils en ont marre de Trump. Et de l’attitude du parti républicain à son égard.
Quatre des participants à l’appel ont confirmé l’information à Reuters. Parmi eux, l’un de ses co-instigateurs, Evan McMullin. Ancien directeur politique en chef de la Conférence républicaine de la Chambre des représentants, il s’était présenté aux élections présidentielles de 2016 comme candidat indépendant.
‘De larges portions du Parti républicain se radicalisent et menacent la démocratie américaine’, a-t-il expliqué. ‘Le parti doit s’engager à nouveau en faveur de la vérité, de la raison et des idéaux fondateurs ou il doit clairement y avoir quelque chose de nouveau.’
Parmi les 120 personnes qui ont participé à la réunion, on retrouve plusieurs dizaines de membres actuels du parti républicain. Plusieurs ont d’ailleurs travaillé pour Donald Trump avant de s’en distancer. D’autres ont occupé un poste de fonctionnaire dans les administrations d’anciens présidents républicains, tels que Ronald Reagan, George H. W. Bush ou George Bush.
L’ani-trumpisme comme dénominateur commun
Ce qui unit toutes ces personnes, c’est qu’elles ne veulent plus faire partie d’un parti qui continue de soutenir Donald Trump. Ses allégations non prouvées de fraude électorale et son rôle dans l’assaut du Capitole du 6 janvier dernier ont été très mal reçus.
D’autant plus qu’une majorité de républicains du Congrès – huit sénateurs et 139 membres de la Chambre des représentants – ont voté pour bloquer la certification de l’élection de Joe Biden. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase.
- Impeachment: les Républicains serrent finalement les rangs autour de Trump
- Malgré le large soutien des républicains, l’élue complotiste Taylor Greene est sanctionnée
Durant leur discussion, les participants ont débattu des possibilités de créer un mouvement conservateur excluant le soutien à Trump. La principale idée amenée sur le tapis a été la constitution d’un nouveau parti politique, fondé sur le ‘conservatisme de principe’. Le « Parti de l’intégrité » et le « Parti de centre-droit » font partie des pistes d’appellation.
Si le parti voit le jour, il compte participer à différentes élections, mais pas à toutes. Lorsqu’il ne sera pas en course, il affichera son soutien à d’autres candidats, qu’ils soient républicains, indépendants ou même démocrates.
Selon McMullin, 40% des participants sont favorables à la création de ce parti dissident. Si ça ne se réalise pas, l’autre idée serait de former une ‘faction’ qui opérerait soit à l’intérieur du Parti républicain actuel, soit à l’extérieur de celui-ci. Dans ce cas, ce mouvement pourrait s’appeler les « Républicains de centre-droit ».
Le clan Trump réagit
Evidemment, ce projet ne plaît pas aux fidèles de Donald Trump. Interrogé sur le sujet, Jason Miller, le porte-parole de l’ancien président, a qualifié les personnes fomentant ce projet de ‘perdants qui ont quitté le parti républicain en votant pour Joe Biden’.
Du côté du parti républicain en lui-même, cet acte dissident semble lui aussi – sans surprise – être très mal accueilli, affirme Reuters.
‘Si nous continuons à nous attaquer les uns aux autres et à nous concentrer sur les autres républicains, si nous avons des désaccords au sein de notre parti, alors nous perdons de vue 2022 (les élections)’, avait déclaré Ronna McDaniel, présidente du Comité national républicain, le mois dernier.
‘La seule façon de gagner est de nous rassembler’, avait-elle ajouté. Plus qu’un slogan: aucun parti n’a jamais existé entre l’âne et l’éléphant.