Des chercheurs néerlandais trouvent un anticorps qui bloque l’infection au coronavirus

Deux scientifiques néerlandais ont découvert un anticorps contre le coronavirus SARS-CoV-2, peut-on lire dans la revue Nature Communications.

Les recherches de Frank Grosveld (Université Erasmus) et Berend Jan Bosch (Université d’Utrecht) avaient déjà figuré dans la presse en mars dernier, mais l’anticorps en question devait encore être testé sur des humains et leur rapport devait faire l’objet d’une peer review, une évaluation par les pairs. Ce n’est qu’à ce moment-là que la revue scientifique pouvait publier les résultats de leurs recherches, ce qui est désormais chose faite.

Le duo néerlandais a travaillé avec une équipe composée de scientifiques internationaux. Les chercheurs ont été très chanceux, car leur découverte était tout à fait inattendue.

‘Suite à des recherches antérieures, nous avions encore des anticorps non testés au frais. Lorsque la crise actuelle a éclaté, nous avons immédiatement analysé si les anticorps qui avaient réagi au SARS 1 le faisaient également pour le SARS 2 (le nouveau coronavirus)’, explique l’un des deux scientifiques au magazine Erasmus.

Après une nouvelle série de tests, il est apparu que l’anticorps 47D11 agissait contre le coronavirus actuel. Il s’attaque en effet aux protéines situées à l’extérieur du virus, et grâce auxquelles le virus est normalement capable de pénétrer dans les cellules humaines.

L’anticorps 47D11 rend le virus inoffensif

Les deux chercheurs néerlandais affirment qu’il s’agit du tout premier anticorps capable de bloquer l’infection. Mais pour l’instant, seuls les premiers tests ont été réalisés. Les scientifiques s’attendent à ce que l’anticorps 47D11 soit capable de rendre le nouveau coronavirus inoffensif chez l’homme. Cependant, d’autres tests seront nécessaires pour déterminer si l’élaboration d’un traitement est effectivement possible sur cette base.

‘Si un patient reçoit cet anticorps, nous nous attendons – et ce n’est qu’une attente à ce stade – à ce que l’infection soit stoppée. Et le patient a donc la possibilité de se rétablir’, résume le professeur de biologie cellulaire Frank Grosveld. ‘Mais bien sûr, mieux vaut prévenir que guérir: une véritable solution viendrait donc d’un vaccin, d’autres y travaillent. La mise au point d’un vaccin prend cependant facilement deux ans. Si tout marche comme nous l’espérons, notre remède sera prêt plus tôt. Seulement, cela coûtera cher à produire’.

‘Anticorps monoclonal neutralisant’

Par ailleurs, on a appris lundi qu’Israël était parvenu à isoler un anticorps clé du coronavirus dans son principal laboratoire de recherche biologique, selon une déclaration du ministre israélien de la Défense relayée par Reuters.

Naftali Bennett a en effet indiqué par communiqué que ‘l’anticorps monoclonal neutralisant’ développé à l’IIBR (Institut israélien de recherche biologique) pouvait ‘neutraliser’ le nouveau coronavirus, une ‘avancée importante en vue de trouver un antidote’.

Le communiqué précise que la formule de l’anticorps va être prochainement brevetée en vue d’une production à grande échelle.

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