De l’oxygène obtenu à partir de… poussière lunaire

Des scientifiques sont parvenus à extraire l’oxygène présent dans la poussière qui recouvre la surface de la Lune. Cette découverte pourrait, à terme, faciliter l’installation d’une base lunaire d’ici 2028, comme le souhaite la NASA.

Contrairement à ce que laisse penser l’absence d’atmosphère autour de notre satellite naturel, la Lune regorge d’oxygène. Cet élément, indispensable à la vie telle que nous la connaissons, est très présent dans la poussière qui recouvre le sol lunaire. Grâce aux échantillons rapportés par les missions Apollo dans les années 1960 et 1970, on sait que 40 à 45% du poids de cette matière, appelée régolithe, est en fait constituée d’oxygène.

Et désormais, des scientifiques sont capables d’extraire cet oxygène, nous apprend une étude publiée dans la revue Planetary and Space Science et repérée par ScienceAlert. Les chercheurs n’ont cependant pas utilisé de la vraie poussière lunaire, trop rare et précieuse, pour mener à bien leurs expérimentations, mais un simulant de régolithe lunaire, précise Business Insider.

De l’oxygène et des alliages métalliques

Selon ses auteurs, le procédé ne produit pas de déchets et permet d’obtenir d’un côté de l’oxygène et de l’autre des alliages métalliques.

La méthode consiste à placer le régolithe dans un panier en filet, d’y ajouter du chlorure de calcium et de chauffer le tout à environ 950°C. Un courant électrique est ensuite appliqué, ce qui permet d’extraire l’oxygène. D’autres techniques avaient déjà été développées avec succès, mais leurs rendements étaient plus faibles.

Un problème de taille persiste cependant: il est pour l’heure impossible de respirer l’oxygène directement après l’avoir extrait du sol lunaire. ‘Cet oxygène est une ressource extrêmement précieuse, mais il est chimiquement lié dans le matériau en tant qu’oxydes sous forme de minéraux ou de verre, et n’est donc pas disponible pour une utilisation immédiate’, explique Beth Lomax, chimiste à l’Université de Glasgow et principal auteur de l’étude.

Objectif Lune… et Mars

Malgré ce défaut, cette découverte offre un réel espoir de faciliter la future installation d’une base sur la Lune dès 2028, comme le souhaite la NASA.

« Ce processus d’extraction permettrait aux colonies lunaires d’avoir accès à l’oxygène pour le carburant et le maintien de la vie, ainsi qu’à une vaste gamme d’alliages métalliques pour la fabrication in situ », confirme James Carpenter, responsable de la stratégie lunaire de l’Agence spatiale européenne (ESA), dont les propos sont relayés par Business Insider.

Une telle installation lunaire doit permettre de développer les techniques nécessaires pour, un jour, envoyer l’Homme sur Mars.

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