Une enquête mondiale menée par 27 autorités de protection des consommateurs, dont l’Inspection économique du SPF Économie, révèle que trois boutiques en ligne sur quatre utilisent au moins un dark pattern. Qu’est-ce que c’est exactement ?
Contexte : Les dark patterns sont des techniques utilisées sur les sites web ou les applications pour tromper, influencer, contraindre ou manipuler les consommateurs.
- « De cette manière, les consommateurs font des choix qu’ils ne feraient pas en principe et qui ne sont pas à leur avantage. Ces techniques sont souvent subtiles et trompent les consommateurs sans qu’ils s’en rendent compte », explique le SPF Économie. « Il peut s’agir, par exemple, de cacher des informations importantes ou de cases pré-cochées qu’il faut décocher. Mais aussi de minuteries fictives suggérant que vous disposez d’un temps limité pour profiter d’une offre ou de mentions telles que ‘plus que 2 disponibles’, ce qui ajoute une pression supplémentaire. »
La majorité des boutiques en ligne utilisent des dark patterns
Dans l’actualité : 27 autorités de protection des consommateurs ont examiné 642 boutiques en ligne dans le monde entier. L’enquête s’est concentrée sur les sites web et les applications proposant des abonnements pour des produits ou des services. Pensez à la livraison hebdomadaire de repas ou de fleurs, mais aussi aux abonnements à des plateformes de streaming ou à des contrats d’entretien.
- Et qu’en ressort-il ? 75,7 % des sites contrôlés utilisent au moins un dark pattern. Sur 66,8 % d’entre eux, deux ou plus ont même été identifiés.
- En comparaison avec il y a quelques années, le nombre d’entreprises utilisant ces pratiques malhonnêtes augmente. Une enquête similaire menée il y a deux ans sur 399 boutiques en ligne avait montré que 142 sites, soit un sur trois, utilisaient des dark patterns.
- L’Inspection économique de notre pays a contrôlé 13 entreprises. Sur les sites de tous les commerçants examinés, au moins un dark pattern a été trouvé, et chez 69,23 % d’entre eux, deux ou plusieurs.
- Les boutiques belges étudiées se rendent coupables de pratiques de « sneaking », comme l’impossibilité de désactiver le renouvellement automatique d’un abonnement lors de l’achat, et de pratiques d’« interface interference », par exemple, la pré-cochage des abonnements.
Plainte contre Temu
Remarqué : Les organisations de consommateurs agissent contre les dark patterns. Par exemple, Test Achats et des organisations de seize autres pays européens ont déposé une plainte en mai contre Temu parce que le géant chinois se rend coupable de telles pratiques malhonnêtes.
- « Temu ne fournit souvent pas d’informations cruciales sur le vendeur des produits et ne peut donc pas indiquer si le produit répond aux exigences de l’UE en matière de sécurité des produits », a déclaré Test Achats en mai.
- Ce n’est qu’une des raisons pour lesquelles les organisations ont déposé une plainte contre Temu. Les principales raisons sont basées sur le non-respect du DSA (Règlement sur les services numériques). Cette loi européenne impose des obligations aux plateformes en ligne comme Temu pour rendre leur environnement numérique plus sûr, plus équitable et plus transparent.
- Temu a réagi à notre site en indiquant que les plaintes sont actuellement étudiées en approfondies. « Nous nous réjouissons de poursuivre notre dialogue avec les parties prenantes afin d’améliorer les services de Temu pour les consommateurs », a-t-il déclaré. « Nous nous efforçons de garantir la transparence et le respect intégral de toutes les lois et réglementations applicables. »