Trois semaines avant les élections, les bureaux de vote de l’État de Géorgie ont ouvert leurs portes en vue d’un vote anticipé, ce qui a donné lieu à des scènes honteuses dès le premier jour.
Sur les réseaux sociaux, on retrouve des dizaines de vidéos qui témoignent des longues files d’attente dans les bureaux de vote. Certains électeurs ont même été contraints de patienter pendant près de 6 heures pour atteindre les urnes. Comment expliquer cela? La population craint tellement que le vote par correspondance ne soit pas valable, qu’elle a fini par se déplacer pour voter.
Dans une démocratie, la logique voudrait que les politiciens mettent tout en oeuvre pour permettre au plus grand nombre de personnes de voter. Mais ce n’est pas le cas aux États-Unis, où certains administrateurs ont décidé qu’il serait plus avantageux d’empêcher les personnes qui ne leur sont pas favorables de voter ou du moins, de les en dissuader.
‘La suppression des électeurs’, une bien triste pratique américaine
En 2016, 17 États américains ont modifié leurs règles électorales, principalement dans le but ‘d’empêcher’ certains électeurs de participer aux élections.
L’État de Géorgie est la parfaite illustration de ce phénomène. Avec plus de 10 millions d’habitants et 16 voix au Collège électoral, les couleurs politiques de l’État se déplacent de plus en plus vers la gauche.
Lors des élections de 2018, Brian Kemp, secrétaire d’État géorgien, avait retiré plus de 1,5 million de personnes des listes électorales. Les bureaux de vote dans les quartiers afro-américains avaient été contraints de fermer leurs portes. Des centaines de votes par correspondance avaient aussi été invalidés sans raison. Brian Kemp avait finalement remporté l’élection et décroché le poste de gouverneur, avec moins de 2% des voix.
Le fait que le ‘vote anticipé’ en Géorgie se transforme une fois de plus en un fiasco organisationnel n’est donc pas surprenant. Les élections régionales de juin dernier avaient déjà annoncé la couleur.