Conte garde sa place à la tête du gouvernement italien, mais pour combien de temps?

Mardi, le Senat italien a réaffirmé sa confiance dans le gouvernement Conte. Mais la majorité s’est jouée de peu. La marge de manœuvre de Giuseppe Conte s’est resserrée pour le reste de son mandat.

La semaine dernière, deux ministres du parti Italia Viva ont démissionné, ce qui a créé une nouvelle crise politique. Sans les 18 sénateurs de ce parti de centre gauche, le gouvernement Conte II n’avait plus de majorité. De nouvelles élections étaient même envisagées.

Toutefois, contre toute attente, le Senat a voté à 156 voix pour, 140 contre et 16 abstentions en faveur de Giuseppe Conte. Le Premier ministre conserve donc la confiance de la chambre haute, mais il perd sa majorité absolue.

Sur Twitter, Conte s’est fécilité de cette petite victoire: ‘Le gouvernement gagne également confiance dans le Sénat. Désormais, l’objectif est de rendre cette majorité encore plus solide. L’Italie n’a pas une minute à perdre.’ Sans majorité absolue, les prochaines législations, notamment pour la lutte contre le Covid-19 et pour la relance, seront en effet plus difficiles à faire passer.

Le gouvernement Conte bénéficie toutefois d’une majorité absolue à la Chambre des députés. Lundi, le vote de confiance a réuni 321 voix pour et 259 contre.

Une survie précaire

Il faudra encore que le gouvernement survive aux prochains jours et semaines. Les partis d’opposition ont déjà annoncé qu’ils allaient demander au président Sergio Mattarella de forcer Conte à démissionner. Ils discutent d’ailleurs déjà d’une nouvelle coalition qui pourrait remplacer Conte sans passer par de nouvelles élections.

S’ils parviennent à convaincre le chef d’État, le gouvernement Conte II, le second de cette 18e législature de la République italienne, tombera après seulement 1 an et 4 mois de fonctionnement. On peut toutefois supposer que le président italien n’en fera rien. La semaine dernière, Mattarella a demandé que le conflit se règle ‘au plus vite’.

Même en recevant la confiance du président de la République, le gouvernement n’est pas sûr de survivre encore jusqu’en 2023. Bien que ce soit une situation courante en Italie, un gouvernement minoritaire n’est pas à l’abri d’une nouvelle division, qui le fera alors tomber à coup sûr.

Crise sanitaire et économique

Cette crise politique intervient alors que l’Italie subit depuis presque un an les conséquences de la terrible épidémie de Covid-19. En mars dernier, le pays transalpin était l’épicentre de la maladie en Europe. Plus de 30.000 Italiens sont décédés entre février et mai.

Aujourd’hui, l’Italie, comme tous les pays européens, se bat pour éviter une reprise de l’épidémie. Mais le gouvernement doit également penser à la reprise. Et c’est là que le bât blesse. Guiseppe Conte et l’ex-Premier ministre Matteo Renzi, qui dirige le parti Italia Viva, s’opposent complètement sur l’utilisation des fonds européens.

Le chef du gouvernement veut utiliser cet argent pour aider les citoyens et les entreprises via des aides fiscales et des bonus. Renzi pense que cet argent doit servir à réformer en profondeur le pays.

Ce sera aux deux chambres législatives à trancher dans cette opposition, même si les votes de lundi et mardi laissent supposer que Conte aura l’avantage.

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