L’Italie veut se débarrasser de sa tristement célèbre bureaucratie

Le gouvernement italien a adopté un nouveau train de mesures de simplification administrative. Le Premier ministre italien, Giuseppe Conte, veut se débarrasser de la tristement célèbre bureaucratie qui ronge le pays depuis des décennies. Ces problèmes sont même décrits comme l’un des plus grands obstacles à la croissance économique italienne.

L’économie italienne a été durement touchée par la crise du coronavirus. Le Premier ministre, Giuseppe Conte, considère la simplification administrative comme un instrument à même de stimuler la reprise économique du pays.

Feu de joie

La nouvelle législation couvre un large éventail de secteurs. Elle comprend des mesures portant sur les marchés publics, la numérisation, les règles relatives aux augmentations de capital des entreprises, ainsi que la responsabilité pénale des fonctionnaires.

Des efforts afin de réduire la bureaucratie ont déjà été entrepris par les précédents gouvernements italiens. Il y a dix ans, Roberto Calderoli, alors ministre italien de la Simplification, avait fait la une des journaux avec un feu de joie de 375.000 règlements qu’il prétendait avoir retirés des codes de loi.

Toutefois, les citoyens ordinaires et les entreprises italiennes ont constaté peu de progrès. Dans l’étude Ease of Doing Business de la Banque mondiale, qui porte sur les obstacles bureaucratiques, l’Italie s’est classée 58e cette année. Le pays figure loin derrière la plupart des autres nations européennes. Et pour la deuxième année consécutive, l’Italie a même perdu du terrain.

Corruption

Le décret de Giuseppe Conte permet, entre autres, aux pouvoirs publiques d’attribuer des projets de travaux à petite échelle sans avoir à recourir au processus complexe des marchés publics. Les projets dont les investissements vont jusqu’à 5,2 millions d’euros peuvent également compter sur un assouplissement administratif.

Il est par ailleurs prévu que les fonctionnaires soient moins exposés à d’éventuelles poursuites judiciaires pour des projets qu’ils auraient autorisés. ‘Par peur de se retrouver confrontés à la justice, de nombreux fonctionnaires italiens préfèrent souvent bloquer les projets plutôt que de signer une approbation’, explique l’agence de presse Reuters.

Les modifications ne sont valables dans un premier temps que pour une période de douze mois. La nouvelle loi a été précédée par des mois de négociations difficiles, le partenaire de coalition, MoVimento Cinque Stelle (M5S, Mouvement 5 étoiles) redoutant les dangers d’une éventuelle corruption.

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