Comment les hausses des taux d’intérêt américaines plombent les monnaies asiatiques

Aux États-Unis, les hausses des taux d’intérêt sans précédent menées par la Fed ne sont pas prêtes de s’arrêter, l’inflation ne s’enrayant toujours pas. Et les conséquences sont mondiales : non seulement un dollar gonflé face à d’autres grandes devises à la traîne nourrit le risque de récession, mais cela fait chuter d’autant plus le cours d’autres monnaies, en particulier sur le marché asiatique.

Les différentes monnaies asiatiques sont en baisse, et c’est bien parti pour continuer pendant au moins un trimestre de plus, selon les calculs de Economist Intelligence Unit (EIU), une entreprise britannique de recherche et d’analyses appartenant à The Economist Group. L’EIU a déclaré s’attendre à de nouvelles hausses des taux d’intérêt par la Réserve fédérale en novembre et décembre, bien que « le risque augmente que les hausses de taux se produisent à un rythme plus rapide que ce que nous prévoyons actuellement » relève CNBC.

Le contraste entre le resserrement de la Fed et l’assouplissement monétaire dans certaines économies asiatiques, comme le Japon et la Chine, signifie que le dollar américain serait plus porteur et qu’il y aura plus de pression à la baisse sur les devises asiatiques.

  • L’indice du dollar américain, qui mesure le dollar américain par rapport à un panier de devises, s’est renforcé de 15% depuis le début de l’année.
  • Le yen japonais a chuté de près de 2 % par rapport au dollar américain au cours de la même période.
  • Le won sud-coréen a quant à lui perdu environ 18%.
  • Le yuan chinois a baissé de près de 12% par rapport au billet vert.

Pas de nouvelle crise de 1997 ?

Celles-ci voient toutes leur valeur diminuer. Toutefois, l’observateur économique considère comme peu probable un nouvel épisode comparable à la crise financière asiatique de 1997, qui était due aux déséquilibres macroéconomiques accumulés par les pays asiatiques qui ont bénéficié d’un afflux massif de capitaux étrangers dans les années 1980 et 1990. Cette fois, la gestion des devises étrangères semble plus saine, et l’effet de contagion limité.

« La plupart des pays d’Asie continueront d’intervenir par intermittence sur le marché des changes pour ralentir le glissement de leur monnaie. Ces efforts contribueront à tempérer la volatilité sur les marchés, mais il est peu probable qu’ils permettent d’endiguer la dépréciation dans les mois à venir, tant que le rallye du dollar américain persiste », a déclaré l’EIU. L’organisme s’attend à ce que les économies asiatiques telles que l’Inde, l’Indonésie et la Malaisie augmentent leurs taux d’intérêt dans le but de rattraper la politique monétaire américaine.

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