On connaissait le plan de la ministre fédérale des Pensions, Karine Lalieux (PS). Le libéral et ministre fédéral des Classes moyennes lui répond: il faut harmoniser les régimes et récompenser le travail, sans oublier les indépendants.
La grande réforme des pensions de Karine Lalieux s’organise autour de quelques balises clés.
- L’âge de la retraite n’a plus beaucoup d’importance. Ce qui compte c’est d’avoir 42 ans de carrière pour bénéficier d’une pension complète. Ainsi, si vous avez commencé très tôt à 18 ans, vous pouvez très bien prendre votre retraite à 60 ans.
- Sont pris en compte dans le calcul comme périodes assimilées: les congés maternité, les maladies de longue durée, et les périodes de chômage (ce qui n’enchante pas les libéraux).
- Ceux qui voudront poursuivre néanmoins leur carrière bénéficieront d’un bonus retraite. Il s’agira de 2 euros bruts par jour.
- La pension minimum doit atteindre les 1.500 euros. Pour y accéder, la ministre propose une condition de 10 ans de travail effectif. Ne fut-ce qu’à 2/3 temps.
Dans Le Soir, David Clarinval lui répond. Pas question de mener une réforme des pensions sans les indépendants. Il y a déjà certaines choses acquises comme l’augmentation de la pension minimum à 1.580 euros brut pour fin 2024. Ou encore la suppression du coefficient de correction qui pouvait amputer d’un tiers les réserves de l’indépendant. « Les indépendants percevront 100% de la pension proméritée ». Enfin, un indépendant pourra continuer à travailler tout en bénéficiant de sa pension. Il sera là aussi encouragé à le faire.
Pour la prochaine étape, le ministre veut insister sur plusieurs points.
- Une harmonisation des statuts: fonctionnaire, salarié et indépendant.
- La récompense du travail: « Un indépendant qui a travaillé pendant vingt-neuf ans ne peut pas recevoir une pension inférieure à celle d’un chômeur. »
- Bonus ou malus pour ceux qui choisissent de travailler plus ou moins longtemps.
- Pension minimum pour les indépendants après 20 ans de travail effectif.
- Élargir leurs périodes assimilées: jusqu’à 8 trimestres.
Le ministre met logiquement l’accent sur la soutenabilité du système qui pour l’heure n’est pas viable: « Les dépenses pour les 3 régimes vont passer de 11,4% du PIB en 2022 à 14,8% en 2050. »