Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne (BCE), a déclaré lors d’une réunion avec les ministres des Finances européens que l’institution monétaire suit de près l’évolution des prix du pétrole suite au déclenchement du conflit entre Israël et le Hamas. Si ceux-ci augmentent à nouveau fortement, l’inflation pourrait rester à des niveaux élevés plus longtemps que prévu.
Christine Lagarde prévient que les prix du pétrole pourraient maintenir l’inflation à un niveau élevé : « Nous suivons de près l’évolution des prix »

Pourquoi est-ce important ?
Le conflit entre Israël et le Hamas a des répercussions sur les marchés de l'énergie. Les prix du pétrole, par exemple, sont montés en flèche.Dans l’actu : Selon plusieurs sources de Bloomberg, Lagarde aurait exprimé ses préoccupations concernant l’évolution du prix du pétrole lors d’une réunion avec les ministres des Finances européens.
- Le conflit entre Israël et le Hamas met en évidence à nouveau la sensibilité des marchés de l’énergie aux tensions géopolitiques.
- Le prix d’un baril de pétrole Brent oscille actuellement autour de 90 dollars par baril. Avant le début du conflit, un baril se négociait autour de 86 dollars.
- Le pétrole brut WTI se négocie actuellement à 86,7 dollars. Il y a un peu plus d’une semaine, un baril se vendait à un peu moins de 84 dollars.
- Des prix élevés du pétrole sont une mauvaise nouvelle pour la BCE, car ils pourraient maintenir l’inflation à un niveau élevé pendant un certain temps. L’institution monétaire suit donc de très près la situation en Israël, en particulier son impact sur les prix du pétrole.
- Selon les dernières prévisions de la BCE, l’inflation devrait baisser à 2,1 % en 2025. Cela n’est que légèrement supérieur de 0,1 point de pourcentage à l’objectif de la banque centrale.
- Cependant, Lagarde et son équipe prévoient une baisse du prix du pétrole à 77,9 dollars en 2025.
- Certains analystes, y compris ceux de la société de données ANZ Research, mettent en garde contre le fait que le conflit en Israël pourrait faire grimper temporairement le prix du pétrole à plus de 100 dollars à court terme.
- Le Financial Times a récemment écrit qu’une éventuelle hausse jusqu’à 100 dollars ne serait qu’un phénomène temporaire. Notamment parce que de grands acteurs pétroliers, tels que l’Arabie saoudite, ne sont pas actuellement impliqués dans le conflit.
Les baisses de taux d’intérêt ne seront pas immédiates
Rappel : Lors de sa réunion monétaire de septembre, la BCE a porté ses taux d’intérêt à 4 %, soit le niveau le plus élevé jamais atteint. Les marchés ont alors réagi avec enthousiasme, espérant que les taux d’intérêt avaient atteint leur maximum. C’est peut-être le cas, mais il est désormais clair que les taux d’intérêt resteront élevés pendant un certain temps encore.
- Les économistes interrogés par l’agence de presse Bloomberg ne s’attendent déjà pas à une baisse des taux d’intérêt avant le second semestre 2024. Auparavant, ils tablaient encore sur une baisse des taux en mars, suivie d’une deuxième en octobre.
- Certains membres du conseil d’administration de la BCE n’excluent même pas que la banque centrale relève à nouveau les taux d’intérêt si les prix du pétrole ne se calment pas. Pierre Wunsch, gouverneur de la Banque nationale de Belgique (BNB), est l’un d’entre eux. « La hausse des prix du pétrole est l’un des facteurs qui peuvent nous empêcher d’atteindre notre objectif à temps, nous devrons donc prendre davantage de mesures », a-t-il récemment déclaré dans une interview accordée au site d’information américain CNBC.
- François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, s’est montré plus prudent dans ses déclarations. « Nous restons vigilants, mais il y a toujours une nette tendance à la baisse de l’inflation. La question principale est de savoir si le conflit va s’étendre », a-t-il déclaré la semaine dernière.
(SR)