« Ceux qui ont acheté une maison en 2020 sont des personnes chanceuses »

La hausse des taux d’intérêt complique la tâche d’un nombre croissant de familles qui souhaitent contracter un prêt immobilier. En outre, malgré des prêts immobiliers plus coûteux, les prix de l’immobilier ont continué à augmenter au cours des derniers trimestres. « Quiconque a acheté une maison en 2020 est un homme chanceux », a déclaré Koen De Leus, économiste en chef chez BNP Paribas Fortis, à Business AM.

Le détail : La Banque nationale de Belgique (BNB) a récemment constaté qu’un nombre croissance de personnes souhaitant contracter un prêt immobilier aujourd’hui est dans l’impossibilité de le faire. Il y a quelques années encore, les affaires pouvaient être florissantes. Les crédits étaient alors beaucoup moins chers. De plus, les mensualités de remboursement pesaient moins lourd dans le budget familial.

C’est aussi ce qu’affirme Koen De Leus. Selon lui, les personnes qui ont acheté une maison ces dernières années ont de la chance. Aujourd’hui, le tableau financier est complètement différent pour ceux qui souhaitent financer un projet immobilier.

  • « La combinaison de la hausse des taux d’intérêt et des prix de l’immobilier a rendu l’achat d’une maison plus difficile pour de nombreuses familles », ajoute-t-il. « Les emprunteurs disposant d’un revenu moyen consacrent aujourd’hui 36 % de leur salaire au remboursement d’un prêt immobilier. Auparavant, ce pourcentage était de 30 %.

Et maintenant ?

L’analyse : La hausse des prix de l’immobilier s’atténue. La question se pose donc de savoir si le moment est bien choisi pour contracter un prêt hypothécaire.

  • Leus fait la comparaison avec les années 1970 et 1980. « À l’époque, les taux d’intérêt s’envolaient également. Des taux allant jusqu’à 15 % n’étaient pas une exception. Mais en raison de l’inflation élevée, les salaires étaient également indexés à l’époque, de sorte qu’une part de plus en plus réduite du budget familial était consacrée au remboursement d’un prêt. Cela pourrait donc être un argument pour se lancer dans l’immobilier ».
  • Il ajoute toutefois qu’il faut aussi tenir compte des prix de l’immobilier. Ceux-ci ont fortement augmenté ces dernières années. C’est pourquoi l’économiste en chef pense que les prix de l’immobilier baisseront au cours des prochains trimestres. « Nous prévoyons une baisse des prix d’environ 0,5 % par trimestre au cours des six prochains trimestres, à commencer par le dernier trimestre de 2022 », a déclaré M. De Leus. « Les prix devraient être inférieurs d’environ 3 % par rapport au pic dans un délai d’un an et demi. Mais je doute que cela vaille la peine d’attendre cela ». Car les taux d’intérêt vont encore augmenter durant les prochains mois.

BL

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