Cette découverte d’importance majeure à la surface de la Lune pourrait considérablement faciliter les prochains programmes d’exploration

La découverte d’eau dans des échantillons de sol lunaire, contenue dans des « billes de verre », est une avancée importante pour les espoirs de construction de bases sur la Lune.

Pourquoi est-ce important ?

Il y a de l'eau sur la Lune, ce n'est pas une nouvelle qui date d'hier - mais bien des années 1990, grâce à la sonde spatiale Lunar Prospector notamment, qui y a détecté la présence de glace d'eau. Depuis lors, d'autres missions spatiales, telles que la mission indienne Chandrayaan-1 et la mission LCROSS de la NASA, ont confirmé la présence d'eau sur la Lune. Mais on ignorait encore comment celle-ci était stockée sur le satellite, en particulier dans les régions situées en dehors des pôles lunaires.

Dans l’actu : La présence potentielle de milliards de tonnes d’eau contenue dans de toutes petites « billes de verre » sur la Lune, selon une étude publiée dans la revue Nature.

  • Ces billes de moins d’un millimètre de diamètre se seraient formées lors de la collision d’astéroïdes avec la surface lunaire.
    • Lorsque des astéroïdes percutent la lune, ils projettent des gouttelettes en fusion. Celles-ci se solidifient ensuite et se mélangent à la poussière lunaire.
  • On doit cette découverte à des scientifiques chinois qui ont analysé des échantillons de sol lunaire recueillis par la mission Chang’e-5 en 2020, les premiers à avoir été renvoyés sur Terre depuis les années 1970.
  • Selon leur théorie, ces billes de verre, formées dans les temps anciens, peuvent être imprégnées d’eau lorsqu’elles sont frappées par les vents solaires, qui transportent l’hydrogène et l’oxygène de l’atmosphère du soleil à travers le système solaire.
  • Ces billes sont réapprovisionnées en eau à la surface de la Lune « au rythme de quelques années », via le cycle de l’eau lunaire, expliquent les chercheurs.
  • De cette façon, plus de 270 milliards de tonnes d’eau seraient stockées sur la lune.
  • « Ce travail vient renforcer le consensus croissant selon lequel la lune est plus riche en eau qu’on ne le pensait », a déclaré à The Guardian Ian Crawford, professeur de sciences planétaires et d’astrobiologie à l’université Birkbeck de Londres.

Important : Cette eau pourrait être extraite et utilisée par les astronautes lors de futures missions lunaires, affirment des chercheurs.

  • « Cette eau peut être libérée en chauffant simplement ces billes de verre », a déclaré Hejiu Hui, l’un des coauteurs de l’étude et chercheur à l’université de Nanjing.
  • « Il est prouvé que lorsque la température de ce matériau dépasse 100 °C, l’eau commence à s’écouler et peut être récoltée », confirme Mahesh Anand, professeur de science et d’exploration planétaire à l’Open University. « Grâce à cette découverte, le potentiel d’exploration durable de la lune est plus élevé qu’il ne l’a jamais été. »
  • Il s’agit en effet d’une des plus importantes découvertes pour les agences spatiales qui ambitionnent de construire des bases sur la lune, puisque les astronautes pourraient avoir accès à une source d’eau, mais aussi d’hydrogène et d’oxygène.
    • Contrairement à l’eau gelée qui se cache dans les cratères aux pôles lunaires, cette eau devrait être bien plus facile à extraire par les humains ou les robots travaillant sur la lune.

Concrètement : Plusieurs missions ont pour but de retourner sur la Lune dans un avenir proche.

  • Le programme américain Artemis, de la NASA, vise à renvoyer des astronautes sur la Lune d’ici à 2025, pour la première fois depuis 1972.
  • Après la mission Chang’e 5, à laquelle on doit cette découverte concernant les « billes de verre » lunaires, la mission Chang’e 6, prévue pour 2025, visera à collecter des échantillons dans une région du pôle sud de la Lune.
  • La Russie n’est pas en reste : son programme Luna vise également à envoyer des robots et des astronautes sur la Lune. En théorie pour 2023, mais cette échéance pourrait être retardée suite au retrait de l’Agence spatiale européenne (ESA) après l’invasion russe en Ukraine. Voire carrément enterrée.
  • De son côté, l’ESA ambitionne de créer un « village lunaire » permanent.
  • Sans oublier Blue Moon, le programme d’exploration lunaire de la société spatiale Blue Origin, fondée par Jeff Bezos, qui prévoit de transporter du fret et des équipements pour des missions habitées.

Il y a plus : Selon le professeur Sen Hu, coauteur principal de l’étude à l’Académie chinoise des sciences de Pékin, de telles billes pourraient stocker et libérer de l’eau sur d’autres roches dépourvues d’air dans le système solaire, et non seulement sur la Lune.

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