L’investisseuse très médiatisée Cathie Wood a affirmé sur la chaîne d’affaires CNBC qu’Apple avait, à un moment donné, le marché des voitures sans conducteur à sa portée. La marque à la pomme a eu la possibilité d’acheter Tesla pendant la (problématique) phase de production de la Model 3.

« Nous surveillons Apple de très près depuis des années maintenant. Car qu’est-ce qu’un véhicule autonome ? C’est l’appareil mobile ultime », a récemment déclaré la célèbre investisseuse en technologie dans une longue interview.

L’action Apple a atteint son plus haut niveau vendredi dernier et a de nouveau dépassé lundi les 2.500 milliards de dollars de valeur boursière. Cette annonce fait suite à un rapport de l’agence de presse Bloomberg, publié la semaine dernière, concernant les projets du géant technologique de lancer plus rapidement sa voiture autonome.

Rotation des cadres

« C’est un travail très difficile – et avec toute la rotation des cadres, nous serions surpris qu’ils puissent y arriver aussi rapidement », a réagi Cathie Wood, faisant référence à un autre rapport de Bloomberg sur le départ de trois cadres supérieurs de l’unité autonome d’Apple.

Cela concerne notamment Doug Field. Arrivé chez Apple en 2018 alors qu’il était vice-président senior de l’ingénierie de Tesla, il a finalement rejoint Ford en septembre. Par ailleurs, la firme de Cupertino a engagé bien d’autres anciens de Tesla ces dernières années pour venir travailler sur sa voiture.

Cathie Wood – grande amatrice de Tesla de longue date et adepte de Musk – a poursuivi :  » Cela aurait dû être le marché d’Apple. Apple aurait dû acheter Tesla, en fait, quand il en avait l’occasion. Nous sommes heureux qu’il ne l’ait pas fait. »

Réunion refusée

Musk a révélé dans un tweet en décembre dernier qu’il avait demandé à rencontrer le PDG d’Apple, Tim Cook, « pendant les jours les plus sombres du programme de la Model 3 ». La conversation devait porter sur la possibilité de vendre Tesla « pour 1/10 de notre valeur actuelle ». Musk a déclaré que Cook avait « décliné la proposition de réunion ».

Les premières Model 3, une berline EV moins chère destinée aux automobilistes préférant les voitures plus abordables, ont déjà été livrées en 2017. Mais augmenter la production pour répondre à la demande était problématique. En 2018, Musk a tweeté que l’industrie automobile était « un enfer » et qu’il dormait dans l’usine pour tenter de résoudre les problèmes.

« La vente d’actions par Musk n’a rien d’anormal »

Ce dévouement a porté ses fruits pour Musk : Tesla a entre-temps rejoint le club des entreprises dont la capitalisation boursière dépasse 1 000 milliards de dollars. Et Musk, le plus grand actionnaire de la société, a depuis lors encaissé des milliards de dollars de ses bénéfices.

Cathie Wood a tout de même affirmé qu’elle ne voyait « rien de mal » à ce que Elon Musk vende des actions, prenne des bénéfices et paie des milliards de dollars d’impôts liés à l’attribution d’options d’achat d’actions.

Des documents émanant d’un organisme de surveillance financière ont montré mardi que le centimilliardaire a exercé des options pour acheter 2,15 millions d’actions Tesla et a vendu 934.091 actions d’une valeur légèrement supérieure à 1 milliard de dollars. Depuis son fameux sondage Twitter du 6 novembre demandant s’il devait vendre des actions, Musk a cédé 9,2 millions d’actions d’une valeur de 9,9 milliards de dollars.