Bolsonaro prive les populations indigènes de soins, pourtant fortement touchées par le covid-19

Le président brésilien Jair Bolsonaro a mis son veto sur de nombreux points d’un projet de loi visant à offrir une aide aux populations indigènes du pays. Ces dernières ont été fortement touchées par l’épidémie de coronavirus et leur situation socio-économique est trop précaire pour avoir accès à des soins.

La loi aurait permis à ces communautés d’être reconnues comme ‘groupes en situation d’extrême vulnérabilité’. Elles auraient alors eu une plus grande importance dans les mesures politiques de santé publique.

Bolsonaro s’oppose fermement aux points suivants:

  • Des points où l’accès à l’eau potable est garanti
  • La distribution gratuite de produits d’hygiène et de matériel de nettoyage et de désinfection
  • Un fonds d’urgence obligatoire pour les soins de santé des populations autochtones
  • L’augmentation du nombre de lits d’hôpitaux, particulièrement dans les soins intensifs qui sont réservés aux autochtones.
  • L’achat de respirateur et d’appareil d’oxygénation du sang

Ces propositions seraient pourtant bien nécessaires pour les populations indigènes, car elles manquent cruellement de soin de santé. Les réserves sont très éloignées des hôpitaux et n’ont pas accès aux infrastructures de base. Et les autochtones qui ont rejoint la ville se trouvent souvent dans des situations précaires et les soins de santé restent donc inaccessibles.

Il est cependant encore possible que la loi passe si le Congrès et le Sénat votent majoritairement en sa faveur. Si ce n’est pas le cas, le texte sera promulgué, mais sans tous les points refusés par Bolsonaro.

Victimes du covid-19

La pandémie de covid-19 a atteint les réserves des populations autochtones et de nombreux habitants ont été contaminés. Sur les 750.000 autochtones du Brésil, 5.500 ont contracté la maladie. 300 personnes en sont mortes. Rien que sur les 6 premiers mois de 2020, le nombre de décès dans ces populations a été multiplié par 5 par rapport à toute l’année 2019.

Pour de nombreuses ONG, le président Bolsonaro est responsable de cette situation. ‘S’il avait adopté des mesures préventives depuis le début, on aurait évité autant de morts’, explique la coordinatrice de l’Association des peuples indigènes du Brésil, Sonia Guajajara.

Comme la maladie s’attaque le plus violemment aux personnes âgées, les sages des tribus risquent de disparaitre rapidement. Et avec eux, c’est toute une culture qui disparait.

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