Principaux renseignements
- L’armée britannique serait épuisée dans un délai de six mois à un an si l’on se base sur les taux de pertes actuels.
- Les réserves sont essentielles en cas de conflit à grande échelle et le Royaume-Uni a historiquement sous-investi dans ses forces de réserve.
- La revitalisation de la réserve stratégique nécessite un financement substantiel et une sensibilisation du public, y compris un programme de formation annuel.
Al Carns, ministre britannique des anciens combattants et lui-même réserviste, a lancé un avertissement sévère sur l’état actuel des forces armées britanniques. Il a déclaré qu’en cas de conflit majeur similaire à la guerre actuelle en Ukraine, l’armée britannique serait épuisée dans un délai de six mois à un an, si l’on se base sur le taux de pertes actuel.
Pour illustrer son propos, M. Carns a cité les pertes soutenues de la Russie en Ukraine, où l’on estime à 1 500 le nombre de soldats tués ou blessés chaque jour. Il a souligné que ce taux élevé de pertes est intentionnel et qu’il est pris en compte dans la stratégie militaire globale de la Russie. Selon M. Carns, cela souligne la nécessité cruciale pour la Grande-Bretagne de renforcer ses forces de réserve, en créant une réserve plus importante de personnel formé à tous les niveaux de préparation militaire.
L’état des forces de réserve au Royaume-Uni
M. Carns a souligné que les réserves sont essentielles en cas de conflit à grande échelle, faisant écho à l’observation historique selon laquelle les guerres commencent souvent par des armées professionnelles mais reposent finalement sur des volontaires civils et des réservistes. Il a cité le déploiement par la Russie de trois armées distinctes en Ukraine comme exemple de leur dépendance à l’égard des réserves de main-d’œuvre. Tout en plaidant pour une plus grande profondeur de la structure militaire, M. Carns a précisé que cela ne signifiait pas nécessairement une augmentation de la taille globale de l’armée.
Depuis la fin de la guerre froide, le Royaume-Uni a toujours sous-investi dans ses forces de réserve, donnant la priorité au financement des branches à plein temps comme l’armée de terre, la marine et l’armée de l’air. Cette négligence s’est traduite par une force de réserve en sous-effectif, dont l’entraînement, l’équipement et le soutien sont insuffisants.
Revitaliser la réserve stratégique
M. Carns a souligné l’importance de revitaliser la réserve stratégique, composée d’anciens militaires auxquels on peut faire appel en temps de crise. Pendant la guerre froide, cette réserve était activement entretenue et formée chaque année par le ministère de la défense. Cependant, depuis la fin de la guerre, la formation a cessé et le ministère de la défense ne dispose pas d’informations précises sur le statut actuel de ces réservistes potentiels et sur l’endroit où ils se trouvent.
M. Carns a souligné que la revitalisation des réserves nécessitait une augmentation substantielle des fonds et une campagne publique visant à souligner l’importance du service militaire. Il a exprimé l’espoir qu’une prochaine révision de la politique de défense offrirait l’occasion d’établir un nouveau cadre pour soutenir les réserves, en les alignant sur l’importance accordée par les alliés de l’OTAN aux forces de réserve.
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