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L’Arabie Saoudite se rapproche de plus en plus de la Chine, maintenant aussi sur le plan militaire

L’Arabie Saoudite se rapproche de plus en plus de la Chine, maintenant aussi sur le plan militaire
(Getty Images)

L’Arabie Saoudite rejoint une organisation internationale présidée par la Chine. Un des aspects de l’organisation est la sécurité. Ces dernières semaines, les annonces sur des rapprochements diplomatiques et commerciaux entre Riyad et Pékin se multiplient.

Pourquoi est-ce important ?

L'Arabie Saoudite est un partenaire stratégique et historique des États-Unis. Washington lui a fourni de nombreuses armes et équipements militaires. Ce changement de bord de Riyad a lieu dans un contexte de fortes tensions entre la Chine et les États-Unis.

Dans l’actu : L’Arabie Saoudite va devenir « partenaire de dialogue » au sein de la Shanghai Cooperation Organization (SCO).

  • Le gouvernement saoudien a acté la décision ce mardi, rapporte CNBC.
  • La Shanghai Cooperation Organization est une union commerciale, politique et sécuritaire en Asie. Comme son nom l’indique, la Chine est à la tête. Parmi ses membres, il y a la Russie (important partenaire commercial de la pétromonarchie saoudienne), l’Inde, le Pakistan et d’autres pays d’Asie centrale.
    • L’Iran en fait partie en tant qu’observateur, comme trois autres pays. D’autres « partenaires de dialogue » sont la Turquie et le Qatar (Riyad inclus, il y a en 9 en tout).

Riyad change de bord

L’essentiel : l’Arabie Saoudite se tourne de plus en plus vers l’Asie, et notamment la Chine.

  • Les nouvelles en ce sens se suivent en effet ces dernières semaines. L’Arabie Saoudite a repris les relations diplomatiques avec l’Iran, après des années de tensions. La Chine a mené les discussions.
    • La Chine a ainsi placé la diplomatie occidentale « hors-jeu« , sur la scène internationale.
  • Riyad, via Saudi Aramco, a aussi signé des accords gigantesques avec des entreprises chinoises. La société va livrer d’énormes quantités de pétrole (en plus de ce qu’elle fournit déjà) et construire une nouvelle raffinerie, main dans la main avec un géant de l’armement chinois.
    • Prochaine étape dans le secteur du pétrole ? Un paiement en yuans. Ce projet est sur la table depuis quelque temps. S’il aboutit, ce sera un coup dur pour le dollar, encore la monnaie de référence sur le marché aujourd’hui. Il rapprocherait aussi davantage Riyad et Pékin.
    • Une livraison de GNL, du Qatar à la Chine, vient d’ailleurs d’être réglée en yuans. Une grande première, et sans doute un précédent.

Le contexte : tensions entre les États-Unis et la Chine.

  • Entre la première et la deuxième économie du monde, la situation s’envenime. D’abord côté commercial, avec des restrictions sur les exportations, comme sur les puces électroniques, ou la potentielle interdiction de TikTok, côté US. Puis sur le plan diplomatique et sécuritaire, avec l’histoire des ballons d’espionnage, la question de Taïwan, etc.
  • Les États-Unis veulent mettre leurs partenaires de leur côté, dans ces tensions : Japon, Corée du Sud, Europe (Pays-Bas notamment), etc. Washington veut que ces pays rejoignent ses restrictions sur les puces livrées à la Chine. Washington veut aussi agrandir son influence militaire dans le Pacifique, en dotant l’Australie de sous-marins à propulsion nucléaire, par exemple.
  • Dans ce contexte, voir un allié stratégique, comme l’est l’Arabie Saoudite, se rapprocher de plus en plus de la Chine, doit très mal passer aux États-Unis. Surtout s’il s’agit de questions de sécurité. Washington a grandement contribué à remplir l’arsenal de l’armée saoudienne ; comme la Wallonie d’ailleurs. Le pays pourrait craindre que ses armes technologies se retrouvent, à terme, entre les mains de Pékin.
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