L’entreprise néerlandaise de traitement des paiements Adyen est devenue l’un des chouchous des marchés financiers pendant la pandémie. Avec des clients comme eBay et Facebook, il a réussi à quadrupler sa valeur pour atteindre environ 80 milliards d’euros. Deux ans plus tard, la fête semble terminée. L’effondrement du cours de l’action soulève des questions sur l’avenir des intermédiaires dans le secteur technologique.
La chute de l’action d’Adyen soulève des questions sur l’avenir des intermédiaires dans le secteur technologique

Pourquoi est-ce important ?
Adyen est l'exemple type d'une entreprise qui a connu une ascension fulgurante parce qu'elle a réussi à développer un système de paiement meilleur que ce qui existait à l'époque. De telles entreprises peuvent connaître une croissance et une rentabilité rapides pendant un certain temps. Mais finalement, la dynamique du marché les obligera à sacrifier leurs profits pour continuer à croître.Dans l’actualité : les actions d’Adyen ont chuté de 39 % la semaine dernière. En conséquence, la société a vu sa capitalisation boursière de 20 milliards de dollars (18 milliards d’euros) partir en fumée en 24 heures.
- Adyen était considérée comme une valeur de croissance, ayant constamment déclaré une croissance des revenus de 26 % tous les six mois depuis ses débuts en bourse en 2018.
- Mais ses concurrents sur les marchés locaux, notamment en Amérique du Nord, arrivent désormais sur le marché avec des offres moins chères. Ce qui pèse lourdement sur les perspectives de l’entreprise.

Quel est le problème ? Les modèles d’entreprise qui reposent sur des intermédiaires ont encore peu d’avenir dans le secteur technologique, estime Chamath Palihapitiya, de la plateforme d’investissement technologique Social Capital.
Les entreprises comme Adyen ciblent deux types de clients
- Les consommateurs à grande échelle.
- Il s’agit de méga-entreprises qui génèrent des centaines de millions de revenus chaque jour (Uber, Facebook, eBay, Netflix, Spotify…) et qui jouent les intermédiaires les uns contre les autres à la recherche du prix le plus bas. Toutes les économies que ces entreprises réalisent grâce à Adyen ou à des concurrents comme Stripe, Worldpay et Fiser se traduisent directement par des bénéfices.
- Les petits clients.
- Ces clients paient le plein tarif, car les revenus générés par Adyen et ses concurrents doivent compenser les profits minimes ou les pertes réalisés avec les grands consommateurs.
Zoom avant : bien que les deux groupes de clients consomment le même service, ils sont très différents.
- Le second groupe en particulier (le petit client) exige une énorme flexibilité dans la structure de l’entreprise. Essayer d’être tout pour tout le monde augmente les coûts opérationnels et fait perdre de vue l’objectif à atteindre. En fin de compte, ces clients optent pour de meilleures solutions (même plus chères, mais) spécialisées.
- En d’autres termes, on s’appuie ici sur des clients dont on espère qu’ils se développeront suffisamment pour continuer à payer des tarifs élevés, mais pas au point de passer à des plates-formes plus grandes et de réduire les marges bénéficiaires.
Le piège
Zoom arrière : en substance, ces entreprises peuvent connaître une croissance et une rentabilité rapides, mais la dynamique du marché finira par les obliger à sacrifier leurs bénéfices pour continuer à croître.
- Le piège existe bel et bien. Les premières projections de croissance sont prometteuses, mais les gens oublient la concurrence et la pression sur les marges.
(JM)