Un investisseur, éternel critique de Tesla et de Musk, a acquis des put options sur près de cinq millions d’actions de Tesla (pour une valeur totale de 3,3 milliards de dollars au moment de l’acquisition) ; un pari qui veut que le cours de l’action baisse. Depuis, le cours de l’action de Tesla a gagné 30%.
Tesla, une entreprise qui a ses admirateurs et ses détracteurs, autant sur le plan du personnage du patron Elon Musk que du côté de la bourse. Ses détracteurs estiment par exemple que l’entreprise est surcotée et que son cours va s’effondrer. Certains lancent des paris spéculatifs en misant sur une baisse du cours.
Un de ces détracteurs est Scott Burg, chief investment officer de la société d’investissement Deer Park Road Managemement. Dans la dernière déclaration trimestrielle sur les avoirs de la société, il est apparu que l’investisseur avait acquis des put options sur exactement 4.786.400 actions de Tesla, le 30 juin. A cette date, l’ensemble de ces actions valait 3,3 milliards de dollars, rapporte The Street. Voilà en tout cas une fameuse somme mise en jeu.
Ces put options sont une sorte de contrat qui permet au détenteur de vendre les actions qui y sont liées, dès qu’un prix prédéterminé est atteint, dans un délai défini. Les investisseurs qui placent ce genre d’option sur une action parient que le cours de cette action baisse. Lorsqu’il baisse, l’option gagne, par contraste, en valeur (et inversement).
+32%
Pour l’instant, le cours observe la trajectoire inverse à celle du pari. Le 30 juin, l’action de Tesla valait 673,42 dollars, et ce mardi, deux heures avant la clôture de la bourse, elle en vaut 892,28. Soit une augmentation de 32,5%.
Le pari de Burg, un des plus grands critiques de Tesla, pourra-t-il s’avérer payant? Dans ses premières années d’existence, Tesla essuyait déficit après déficit, et les critiques étaient nombreux. Mais aujourd’hui, les véhicules électriques deviennent de plus en plus adoptés. De plus en plus de marques se mettent à l’électrique, et les moteurs thermiques sont voués à disparaître. Tesla est un des groupes qui vend le plus de véhicules électriques au monde. C’est aussi la sixième entreprise à la plus forte capitalisation, avec 930 milliards de dollars, et le groupe se diversifie vers d’autres domaines que les véhicules.
Un effondrement total ne semble donc pas près de se produire. Mais les marchés boursiers américains sont en proie à une grande volatilité (dans l’attente de l’intervention de Jerome Powell, président de la Réserve fédérale, à un important symposium économique vendredi), malgré une hausse générale depuis mi-juin. Or, on ne saura pas jusqu’où l’action doit chuter pour que les put options puissent être déclenchées : le prix de revente et le délai imparti n’ont pas été révélés.
Parier contre Tesla? Gare aux railleries de Musk
Tesla est souvent l’objet de paris sur la baisse de son cours, également sous forme de short-selling. Plus tôt cette année, il était apparu que Bill Gates avait pratiqué du short-selling avec des actions de Tesla, pour une valeur de 500 millions de dollars. Musk a ensuite posté une photo de Bill Gates sur Twitter, accusant le co-créateur de Microsoft d’avoir un physique peu attrayant.
En 2018, d’un humour plus subtil, Musk avait envoyé des shorts (les pantalons courts) à David Einhorn de Greenlight Capital, un investisseur qui avait également shorté des actions de Telsa. Scott Burg, avec ces put options sur 4,8 millions d’actions de Tesla, a supprimé son compte Twitter dès que son pari est apparu au grand jour. Il échappera aux invectives de l’homme le plus riche du monde, du moins sur le réseau à l’oiseau bleu.