Le Premier ministre japonais, Kishida, a effectué sa première revue des troupes depuis son entrée en fonction samedi. Il a évoqué la situation de plus en plus tendue avec la Chine et la Corée du Nord, et a fait part de sa volonté d’armer davantage le pays.
Des promesses pour plus d’auto-défense. C’est à quoi le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, s’engage. Dans un climat de menaces grandissantes de la part de la Corée du Nord et de la Chine, il dit considérer « toutes les options », notamment s’armer de quoi frapper les bases militaires ennemies.
Pour le ministre, la situation évolue beaucoup et rapidement dans la région, et « la réalité est plus sévère que jamais ». Il vise les tirs de missiles balistiques de la Corée du Nord, et l’activité militaire chinoise toujours grandissante. « Des choses qui n’arrivaient que dans des romans de science-fiction sont devenues la réalité d’aujourd’hui », décrit-il, repris par CNBC.
Cependant, le Japon est tenu, de par sa Constitution, à ne pas s’engager en guerre. Acquérir des capacités de frappe contre des bases ennemies viole donc la Constitution, selon les opposants. Cette volonté de Kishida suscite des débats au pays du soleil levant.
Pourquoi ce ton soudain plus dur, et ce discours pour plus d’armement et plus de dépenses dans la défense, du Premier ministre, en fonction depuis octobre? Apparemment il souhaiterait satisfaire les leaders influents de son parti, dont l’ancien Premier, Shinzo Abe, et également renforcer sa position de pouvoir.
Un supplément de 6 milliards d’euros pour des armes
Vendredi, le cabinet du ministre a approuvé une requête pour une enveloppe supplémentaire, à hauteur de 770 milliards de yens (environ 6 milliards d’euros), pour acheter des missiles, des fusées anti-sous-marins , et d’autres armes. Le parlement doit encore valider la requête. Il s’agit d’un montant record pour une telle requête. Le budget total pour 2021 est ainsi de 6,1 billiards de yens (47 milliards d’euros), dépassant celui de 2020 de 15% (5,31 billiards de yens ou 41 milliards d’euros). Dans l’absolu, il reste tout de même dans son cadre habituel, ne dépassant que de très peu 1% du PIB de l’île.
Dans le futur, Kishida verrait bien ce montant doubler. Ses opposants demandent alors plus de budget pour le secteur de la santé, surtout car le Japon est le pays qui vieillit le plus vite, et sa population est en train de diminuer.