Si la variant Delta continue sa progression, le nombre de nouvelles contaminations par jour pourrait exploser dès le mois d’août.
Depuis sa fondation en 1885, l’Institut Pasteur est sur la brèche à chaque épidémie. Et la pandémie actuelle de coronavirus ne fait pas exception : la fondation française publie régulièrement ses prévisions sur l’évolution de la situation. La dernière modélisation de l’Institut, sortie, ce 12 juillet, étudie l’évolution des contaminations en France métropolitaine pour les mois à venir. Et les prédictions ne sont guère optimistes.
L’Institut Pasteur a étudié la proportion du variant Delta dans le nombre de contaminations recensées, ainsi que sa progression dans la population. Les chercheurs ont ainsi estimé qu’entre juin et juillet, il fallait 5 à 6 jours pour que le nombre de patients positifs au variant Delta double sur la totalité des dépistages effectués. Une information qui permet de tenter des simulations pour les mois à venir, et l’Institut vient d’en dévoiler deux versions.
Premier scénario: 40.000 contaminés par jour. Les médecins estiment que, si la propagation du variant reste inchangée, on aurait 40.000 nouveaux infectés quotidiens au Delta d’ici le premier août. Si la proportion se tasse, ce chiffre pourrait se « limiter » à 24.000. Mais c’est un scénario très pessimiste, qui ne prend pas en compte l’augmentation de la couverture vaccinale. Or, on attend près d’un million de nouveaux vaccinés en France.
Second scénario: 10 à 35.000 contaminés par jour. Dans cette seconde simulation, les scientifiques ont nuancé le taux de progression du variant Delta en prenant en compte la couverture vaccinale ainsi que l’immunité naturelle d’une partie de la population, mais aussi les facteurs de risques dus à l’âge. Et les prédictions restent alarmantes : si le taux de progression reste inchangé, on part sur 35.000 cas quotidiens de variant Delta au premier août. Mais les effets d’un tassement de la virulence du variant se feraientsentir plus vite, avec 20.000, voire « seulement » 10.000 contaminations journalières.
Des prédictions optimistes
Ces modèles sont très imprécis, souligne l’Institut Pasteur. Ils reposent sur des données avec de grosses marges d’erreur, et de nombreux facteurs peuvent entrer en compte dans les prochains mois. Mais ces prédictions restent optimistes, car elles ne prennent pas en compte une possible baisse d’efficacité des vaccins, en particulier chez la population qui n’a encore reçu qu’une première dose. La virulence exacte du variant Delta et son évolution dans le temps demeure aussi une inconnue.
Pire qu’en mars 2020 ?
L’institut confirme donc que, face à la situation actuelle, les meilleures mesures à prendre pour enrayer la propagation de la pandémie restent les mêmes. À savoir, réduire la circulation du virus dans la population par les gestes barrières, la distanciation, et le port du masque. Et tabler sur un taux élevé de vaccination. Si le virus continue à circuler au même rythme ou accélère, les hôpitaux pourraient être submergés dès le mois d’août, peut-être plus encore que durant la première vague de mars 2020. Et la situation pourrait dégénérer dès septembre. Alors que la prudence et la vaccination pourraient éviter cette nouvelle vague, assure l’Institut : « Des réductions même relativement faibles du taux de transmission cet été (de l’ordre de 10 à 25 %) permettraient de réduire de façon importante la taille du pic d’hospitalisations et de retarder la survenue de ce pic à un moment où l’hôpital serait en meilleure position pour absorber un afflux de patients. »
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