Les services de renseignement lituaniens s’inquiètent de l’afflux soudain de migrants illégaux en provenance du Belarus. Les autorités lituaniennes soupçonnent le pays voisin de laisser activement passer les migrants afin de déstabiliser l’Union européenne.
Environ 400 migrants illégaux, principalement originaires d’Irak et de Syrie, ont tenté d’entrer en Lituanie depuis le Belarus cette année. C’est cinq fois plus que sur l’ensemble de l’année 2020. Cet afflux met une forte pression sur les épaules des services de renseignement lituaniens, qui tiennent compte d’un risque accru en matière de terrorisme, voire d’espionnage.
La Première ministre lituanienne, Ingrida Simonyte, a accusé le Belarus d’être à l’origine de la récente flambée de l’immigration clandestine. ‘Il ne s’agit pas d’un épisode habituel d’immigration clandestine comme nous en voyons aux autres frontières de l’Union européenne’, a-t-elle déclaré mardi.
Fin mai, le président biélorusse Alexandre Loukachenko avait en effet menacé d’ouvrir les vannes. ‘Nous avons arrêté la drogue et les migrants – maintenant vous allez devoir vous en charger vous-mêmes’, avat-il prévenu devant le parlement biélorusse. Le dirigeant autoritaire réagissait ainsi aux sanctions prises par l’Union européenne après le détournement vers Minsk d’un vol Ryanair en provenance d’Athènes et à destination de Vilnius afin de procéder à l’arrestation du journaliste-dissident Roman Protasevich, âgé de 26 ans.
Terroristes et espions
Selon la Première ministre Simonyte, le président biélorusse a tenu parole. ‘M. Loukachenko a menacé d’inonder l’Union européenne de drogues et de migrants, et voilà qu’en quelques semaines, nous constatons une augmentation rapide du nombre de personnes franchissant illégalement la frontière’, a-t-elle déclaré.
Darius Jauniškis, le directeur du service de renseignement lituanien SSD, a déclaré dans une interview accordée au site d’information 15min qu’il prenait en compte la possibilité que des terroristes et des espions se cachent également parmi les migrants. ‘Je comprends que nous ne pouvons pas mettre un cachet sur tout le monde, nous ne considérons pas tout le monde comme un criminel ou un espion, mais ce risque se pose avec un flux plus important de réfugiés’, a-t-il déclaré.
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