Si la lenteur de certaines campagnes de vaccination est essentiellement due aux pénuries de vaccins et au scepticisme de la population, des chercheurs japonais ont décidé d’anticiper un autre problème potentiel: le manque de personnel. Ils ont donc développé un patch permettant de s’auto-vacciner, depuis son domicile.
Dans une étude publiée dans la revue britannique Nature, des chercheurs de l’université de Tohoku (Japon) ont annoncé avoir mis au point le tout premier patch permettant de s’auto-vacciner.
Il doit permettre de pallier un éventuel manque de main d’œuvre pour administrer les vaccins par seringue. Ce patch peut également se présenter comme une alternative pour les bélonéphobes – les phobiques des piqûres.
Pandémie oblige, on pense immédiatement au vaccin contre le Covid-19. C’est effectivement dans les plans des scientifiques japonais, mais leur invention vise à être applicable à tous les vaccins.
Vraiment une nouveauté?
En soi, administrer un produit médical via un patch n’est pas une innovation. On trouve d’ailleurs déjà dans le commerce des patchs anti-migraine ou anti-douleur, par exemple. Mais un tel procédé pour des vaccins n’existe pas encore, assurent les chercheurs japonais.
Concrètement, ils définissent leur technologie comme étant un ‘patch à micro-aiguilles alimenté par une bio batterie’. Par rapport aux patchs qui existent déjà, leur invention présente l’avantage de permettre une absorption plus rapide du produit par le corps.
La bio batterie faisant fonctionner le patch se compose de quatre électrodes couplées. Elle génère de l’énergie électrique (à basse tension) à la surface de la peau en convertissant l’énergie chimique tirée des enzymes traitant le sucre et l’oxygène atmosphérique.
Notons que les scientifiques sont également en train de développer des micro-aiguilles à base d’un polymère biodégradable, afin de rendre leur patch totalement organique et donc jetable.
Besoin des autorisations
A priori, faire approuver des patchs d’auto-vaccination par des autorités sanitaires s’annonce fastidieux.
‘Je fais de mon mieux pour que cette technologie soit utilisée pour les vaccins contre le Covid-19’, a tout de même assuré le professeur Matsuhiko Nishizawa, co-auteur de la recherche, interrogé par le Japan Times.
En attendant une homologation pour les vaccins, ce patch – vraisemblablement plus efficace et plus ‘vert’ que les autres – devrait d’abord être utilisé pour des produits médicamenteux plus classiques.