Pour ceux qui pensaient avoir tout vu pendant la pandémie, ils ne sont pas au bout de leurs surprises : au programme, l’ajout de frottis anaux – oui, vous avez bien lu – pour dépister les personnes en quarantaine. Et si cette méthode peut sembler surprenante, en Chine, elle a déjà été généralisée.
Depuis le début de la pandémie, la Chine est prête à tout pour stopper la propagation du virus. Lors de la première vague, les autorités sont même allées jusqu’à barricader des immeubles pour empêcher les gens d’en sortir. Et des millions de personnes ont été convoquées pour être dépistées.
À l’aube du Nouvel An chinois, les contaminations sont en hausse. Le gouvernement chinois vient donc d’approuver la généralisation des dépistages par voie anale.
‘Insérer un coton-tige jusqu’à 5 cm de profondeur’
La Chine a déjà testé cette méthode sur des petits groupes l’année dernière et les résultats ont été publiés dans des revues de recherche. En août, un groupe de chercheurs chinois a publié une étude dans la revue Future Microbiology, indiquant que pour certains patients en convalescence, les résultats des échantillons prélevés dans l’anus étaient encore positifs au Covid, même lorsque les échantillons prélevés dans la gorge étaient négatifs.
‘Il est surprenant de constater que les tests se sont révélés positifs dans les échantillons anaux pour deux patients dont les résultats des échantillons buccaux étaient négatifs’, ont déclaré les chercheurs. Le frottis anal est un échantillon optimal pour détecter les dernières traces du virus chez des patients avant qu’ils ne sortent de l’hôpital.
Quant à la façon de réaliser ce test anal, le Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies avait déjà formulé une série de recommandations en mars dernier. Il est conseillé de prélever un échantillon des selles du patient et, si cela n’est pas possible, de faire un prélèvement anal en y insérant un coton-tige jusqu’à 3, voire 5 centimètres dans le rectum.
Une raison de plus pour éviter de contracter le virus!
‘Les réseaux sociaux chinois sont inondés de commentaires sur les nouvelles procédures du test. C’est difficile pour les infirmières’, a déclaré une personne sur Weibo. Cela nous donne une raison supplémentaire de faire de notre mieux pour éviter de contracter le virus’, a déclaré un autre internaute. Un sondage réalisé par Weibo révèle que 80% des personnes interrogées étaient contre cette méthode dite ‘invasive’.
Même les médecins chinois, qui soulignent l’efficacité du test, concèdent que la méthode n’a de sens que sur des groupes sélectionnés, par exemple dans les centres de quarantaine. Si nous ajoutons le frottis anal dans nos méthodes de dépistage, cela nous permettrait d’augmenter la quantité de patients recensés comme étant infectés, a déclaré dimanche Li Tongzeng, spécialiste des maladies infectieuses à l’hôpital You’an de Pékin, interviewée sur le plateau de la CCTV. Mais cette méthode n’est pas aussi simple à pratiquer que celle des frottis de la gorge, voilà pourquoi seuls les groupes clés en bénéficient actuellement.
Le Nouvel An chinois redouté
Les responsables chinois sont inquiets à l’approche du Nouvel An chinois. En temps normal, pas moins de 3 milliards de voyages sont effectués lors des célébrations. La Chine ambitionne de vacciner 50 millions de personnes d’ici le Nouvel An chinois, mais cela représente moins de 4% de la population. Quand bien même le chiffre escompté serait atteint, cela ne sera donc pas suffisant pour empêcher la propagation massive du virus.
Les autorités chinoises ont renforcé les mesures au cours de ces dernières semaines. Comme auparavant, les voyageurs en provenance de l’étranger sont immédiatement placés en quarantaine dans un hôtel pendant deux semaines – mais une troisième semaine de quarantaine à domicile a été ajoutée au protocole, tout comme une quatrième semaine au cours de laquelle des rapports quotidiens doivent être présentés aux autorités sanitaires.
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