Bien que les vaccins soient annoncés comme étant toujours efficaces contre les nouveaux variants, les deux firmes pharmaceutiques cherchent à ajuster leur produit pour améliorer la réponse immunitaire.
Depuis plusieurs mois, de nouveaux variants du coronavirus sont détectés dans différents pays. Deux mutations agitent principalement les experts et les politiques : celle découverte au Royaume-Uni et celle trouvée en Afrique du Sud.
Une étude sud-africaine sur ce deuxième variant, nommé 501.Y.V2, montre que l’immunité naturelle ou venant des vaccins est moins efficace et qu’il est donc possible de tomber malade. L’explication est assez simple. Nos anticorps sont formés à reconnaitre certains virus lorsqu’on tombe malade pour la première fois ou lorsqu’on reçoit le vaccin. Toutefois, si un virus connait une grosse mutation, il pourrait ne plus être reconnu par notre système immunitaire.
Le changement chez le nouveau variant s’est produit dans la protéine de pointe qui permet au virus de rentrer dans nos cellules. Et cette modification ‘réduit la reconnaissance par les anticorps’, a expliqué François Balloux, directeur de l’University College London Genetics Institute, à Business Insider.
Mise à jour du vaccin
Début janvier, Pfizer et BioNTech assuraient que leur vaccin était normalement efficaces contre les deux variants. Toutefois, l’efficacité n’est peut-être pas aussi haute que pour le virus de base. En outre de nouvelles mutations pourraient encore avoir lieu.
BioNTech s’est donc replongé dans ses formules et une nouvelle version de son vaccin pourrait être prête dans les prochains mois. Albert Bourla, CEO de Pfizer, a déclaré qu’il travaillait également sur des rappels, qui incluraient les nouveaux variants.
C’est ce même principe de rappel que Moderna étudie. Il s’agit donc du même produit de base, légèrement modifié pour inclure les nouveaux variants. Les nouvelles doses sont normalement données aux personnes qui ont déjà été vaccinées. Des essais cliniques devraient d’ailleurs bientôt commencer.
Recevoir des rappels peut paraitre à première vue un processus de vaccination lourd et rébarbatif pour la population. Pourtant, c’est déjà ce qu’on connait avec la grippe classique. Ce virus mute beaucoup plus rapidement que le coronavirus. Il faut donc chaque année se faire vacciner pour être en mesure de combattre le nouveau variant.
Efficacité des vaccins
Aujourd’hui, les variants inquiètent énormément les experts et politiciens. Comme ils sont plus contagieux et que la population n’est toujours pas vaccinée, ils peuvent créer de nouvelles vagues d’épidémie.
Mais une fois la population vaccinée, les experts semblent être beaucoup plus rassurants par rapport aux éventuels variants. Car même si les gens ne recevait que le vaccin de base (sans la mise à jour), il serait bien protégé. Et cela parce que les vaccins qui sont actuellement inoculés à la population ont une efficacité de 95%. Si les variants faisaient diminuer cette efficacité à 90%, 80% ou même 70%, ‘ce serait toujours très, très bon et ils continueraient d’avoir un impact majeur sur la pandémie’, a expliqué David Montefiori, spécialiste des vaccins de l’Université Duke, à la CNN.
Les mises à jour en cours de développement chez Moderna et Pfizer/BioNTech n’auraient au final pour but que d’améliorer encore plus cette efficacité et accélérer l’immunité collective.