Facebook, Google et Twitter dans la course contre la désinformation ‘anti-vaccins’? Les experts restent dubitatifs

Alors qu’un vaccin contre le COVID-19 crée des émules, les principales plateformes ont convenu de s’associer à un nouveau programme pour lutter contre la désinformation sur les vaccins. Les experts restent néanmoins sceptiques sur son efficacité. 

Suite aux récentes annonces des géants pharmaceutiques, Facebook, YouTube et Twitter ont annoncé participer à un programme qui vise à lutter contre les campagnes anti-vaccins. Le projet, qui devrait voir le jour en 2021,  sera coordonné par  l’association Full Fact, spécialisée dans le fact-checking. C’est en tout cas ce que rapporte la BBC

Les plateformes ne sont pas les seules à prendre part à cette action. Le ministère britannique du numérique, de la Culture, des Médias et des Sports, l’Institut Reuters pour l’étude du journalisme, Africa Check, le Bureau du Conseil de la protection de la vie privée du Canada et cinq autres organisations internationales devraient également  y participer.

Un défi de taille

La désinformation sur les vaccins représente un défi majeur pour les réseaux sociaux, où circulent toutes sortes d’informations erronées. Twitter, Facebook et Google ont tenté de contenir cette désinformation  avant même que l’introduction imminente d’un vaccin anti-Covid ne rende le problème plus urgent.

Et pour cause… En juillet dernier, le Dr Anthony Fauci, avait déjà déclaré que les États-Unis auraient beaucoup de mal à dépasser le stade de la pandémie en raison des campagnes anti-vaccins.

En octobre dernier, Facebook avait annoncé l’interdiction des publicités anti-vaccins tandis qu’en mars dernier, Twitter avait ajouté des messages d’avertissement aux recherches portant sur les vaccins. De son côté, YouTube avait également entrepris de démonétiser les chaînes et les vidéos anti-vaccins. 

Seul problème, comme l’indique The Guardian, les messages et les groupes qui militent contre les vaccins sont toujours ‘autorisés’. La désinformation dans cette catégorie n’est pas explicitement interdite, bien qu’elle puisse être signalée pour être examinée par des tiers chargés de vérifier les informations qui sont dévoilées. 

C’est la raison pour laquelle les spécialistes restent sceptiques face à ce nouveau projet. Si FullFact affirme avoir déjà renforcé ses contrôles sur Facebook cette année, de son côté, le Center for Countering Digital Hate affirme que 95% des contenus que l’association Fullfact estime avoir filtré a malgré tout été diffusé sur le réseau social avant d’atteindre une large audience. 

Opérationnelle en janvier 2021?

Si on ignore encore quelles sont les lignes directrices de cette campagne, on sait déjà qu’un premier cadre devrait être défini d’ici le mois de janvier. 

Ces dernières actions en date surviennent après que le parti travailliste britannique a appelé à des sanctions contre les sociétés qui ne parviennent pas à ‘éradiquer les contenus anti-vaccins dangereux’.

Et si ‘tout’ reste encore à faire, un autre défi de taille attend les trois géants des réseaux sociaux: ayant tous les trois des approches très différentes face à la désinformation, ils devront se mettre d’accord sur un ensemble de règles communes pour œuvrer dans la même direction.

Plus