Le vaccin russe promet aussi une efficacité de 90%, mais la Russie ne le produit pas

Le vaccin russe Spoutnik contre le Covid-19 possèderait également une efficacité de plus de 90%. C’est en tout cas ce qu’a affirmé un représentant du ministère russe de la Santé, après la publication des premiers résultats des essais cliniques de Pfizer. Mais ce vaccin annoncé en grande pompe par la Russie se heurte à plusieurs obstacles, qui empêchent la production de masse.

Fin juillet, la Russie est le premier pays au monde à annoncer avoir trouvé un vaccin fonctionnel, nommé Spoutnik V. La rapidité avec laquelle il a été développé et le manque d’information sur le produit a fait sourciller le monde scientifique. Mais le plus surprenant est que, finalement, il n’est pas produit.

Un vaccin ‘stable’

C’est le président Vladimir Poutine qui a expliqué lui-même la situation lors d’un forum commercial virtuel la semaine passée. ‘Il existe actuellement des problèmes de disponibilités pour certains équipements qui empêchent la production du vaccin en masse.’

Le Spoutnik V sera produit par 4 grandes sociétés pharmaceutiques russes : R-Pharm, BinnoPharm, Generium et Biokad. Mais aucune d’entre elles n’a réussi à démarrer une ligne de production qui assure un ‘vaccin stable’, c’est-à-dire un vaccin qui contient toujours la bonne dose de produit.

Diverses sources dans le monde pharmaceutique confirment qu’il n’est pas chose facile de produire un ‘vaccin stable’. En temps normal, il faut un an pour réussir ce pari, mais avec l’urgence de la situation sanitaire, les sociétés tentent d’y parvenir en seulement quelques semaines.

Les perspectives ne sont pas bonnes

Il est tout simplement impossible qu’une vaccination de masse puisse commencer à Moscou avant la fin de l’année, selon des sources du monde pharmaceutique russe. Des dizaines de millions de doses sont nécessaires pour parvenir à vacciner la moitié de la population.

Selon les hauts responsables du Fonds russe d’investissement direct (FDIF) qui finance les plans, 30 millions de doses seraient disponibles d’ici la fin janvier. Mais ce rapport a été qualifié ‘d‘absurde’ par le ministre russe de l’Industrie, Denis Manturov, à l’agence de presse Bloomberg. Selon les analystes du secteur, ‘quelques centaines de milliers de doses’ semblent être les estimations les plus élevées possible d’ici la fin de cette année.

Les dirigeants russes n’ont pas tardé à comparer leur percée mondiale dans le monde médical avec Spoutnik, le premier satellite artificiel mis en orbite par les Russes en 1957. Mais dans la réalité, produire un vaccin est bien plus difficile que prévu, pour la simple raison que le coronavirus reste encore très peu connu des experts.

Plus