La reprise économique est au point mort en Belgique

La reprise de l’économie belge est restée à l’arrêt en octobre, avant même que les mesures restrictives les plus récentes n’exercent toute leur incidence négative, ressort-il lundi de la nouvelle enquête de l’Economic Risk Management Group (ERMG).

Les entreprises belges estiment en effet que la crise a fait reculer leur chiffre d’affaires à un niveau similaire à celui d’août et de septembre. La reprise est donc au point mort depuis le mois d’août. Et il est ‘très probable’ que la situation soit encore surestimée et qu’elle s’aggrave au lieu de stagner.

Grand risque d’aggravation

Cette nouvelle enquête, dont l’objectif est d’évaluer l’incidence de la crise du coronavirus sur l’activité économique et sur la santé financière des entreprises, a été réalisée la semaine dernière par plusieurs fédérations d’entreprises et d’indépendants (Beci, UCM, Unizo, UWE et Voka). Elle été réalisée juste après l’entrée en vigueur des mesures fédérales les plus récentes touchant les cafés et les restaurants et instaurant le renforcement du travail à domicile et juste avant les mesures complémentaires prises encore plus récemment relatives au secteur des loisirs et concernant la Wallonie et la Région de Bruxelles-Capitale.

Il est donc très probable que la situation de l’économie belge y soit encore surestimée et que la situation s’aggrave au lieu de stagner, prévient l’ERMG.

Selon cette dernière enquête, la fermeture temporaire des cafés et des restaurants a en tous les cas entraîné une chute du chiffre d’affaires des entreprises du secteur de l’horeca. Les magasins de la vente au détail non alimentaire ont aussi vu leurs chiffres d’affaires se détériorer en octobre, poursuivant ainsi une tendance à la baisse observée depuis la fin du mois d’août.

Les perspectives des entreprises interrogées restent par ailleurs sombres puisqu’elles s’attendent à ce que le chiffre d’affaires reste stable au quatrième trimestre par rapport à la situation actuelle avant de tomber à un niveau inférieur de 11% à la normale l’année prochaine. Le nombre de salariés absents pour cause de maladie, notamment dans les secteurs où le travail à domicile peut difficilement être mis en place, a en outre fortement augmenté.

Disparités régionales

Au niveau régional, l’impact de la crise reste perçu comme moins important en Flandre. L’impact plus significatif en Région de Bruxelles-Capitale est surtout lié à la diminution du nombre de navetteurs, de touristes et de voyageurs d’affaires. Il est principalement visible au niveau de l’horeca, de la vente au détail et du secteur des transports et de la logistique. En Wallonie, les services de support sont davantage touchés que dans les autres régions.

La stagnation de la reprise économique est essentiellement due à la faiblesse persistante de la demande, à la récente augmentation du nombre d’infections au Covid-19 et au renforcement des mesures restrictives.

Le nombre d’entreprises où le manque de personnel est une des causes à l’origine de la diminution du chiffre d’affaires a plus que doublé, passant de 2% en août à 3% en septembre et, finalement, à 5% en octobre. Un phénomène confirmé par l’augmentation de la proportion d’employés absents pour cause de maladie, qui est passée de 2,2% en septembre à 3,2% en octobre, soit un niveau comparable à celui enregistré à la mi-avril. Ce pourcentage d’employés absents pour cause de maladie est nettement plus élevé en Région de Bruxelles-Capitale (3,8%) et en Wallonie (4,3%) qu’en Flandre (2,6%).

À quoi s’attendre ?

Les entrepreneurs sont dès lors moroses et inquiets, analyse l’ERMG. Aucune amélioration du chiffre d’affaires n’est en effet attendue au quatrième trimestre, et pratiquement aucune l’année prochaine. Cette situation est ‘désastreuse’ pour les investissements : ils risquent d’être inférieurs de 23% à la normale cette année, et de 21% l’année prochaine.

Sur base des réponses des entreprises, l’emploi dans le secteur privé devrait diminuer de près de 90.000 unités en 2020 et de près de 15.000 l’an prochain.

Plus