Le réchauffement climatique pourrait atteindre la limite de 1,5°C d’ici… 5 ans

Le nouveau rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) est loin d’être rassurant. Il affirme que dans les 5 prochaines années, la terre devrait connaître momentanément une hausse des températures de 1,5 °C au-dessus des valeurs préindustrielles.

Il y a 70% de chances que le réchauffement climatique atteigne le seuil de 1,5 °C pendant un ou plusieurs mois avant 2025. Et la probabilité que la moyenne mondiale connaisse une hausse de 1,5 °C pendant toute une année est de 20%. Plus le temps passe, et plus ces statistiques augmentent.

1,5 °C, c’est la limite à ne pas dépasser avant 2100 selon les climatologues pour éviter des dégâts irréparables sur les conditions de vie des hommes, des animaux et des plantes sur la planète. Aujourd’hui, les températures ont déjà augmenté d’un degré par rapport à la période préindustrielle. Et il semble que nous atteindrons la limite critique bien plus rapidement que ce que nous pensions.

Pour les experts, si les activités humaines n’effectuent pas un virage à 180° pour le climat, les températures augmenteront de 3 °C d’ici la fin du siècle. Il faudra alors s’attendre à la multiplication des catastrophes naturelles, à la raréfaction des zones cultivables et des points d’eau potable, à l’exode de millions de réfugiés climatiques ou encore à la disparition de millions d’espèces de la faune et de la flore.

Certaines régions seront plus impactées que d’autres. L’Afrique australe, l’Océanie et l’Amérique du Sud devraient connaitre un plus grand nombre de période de sécheresse. En Arctique, la hausse des températures sera deux fois plus importante cette année que dans le reste du monde. On peut déjà le voir avec les températures records atteintes à plusieurs reprises ses derniers mois dans la région.

Les effets du confinement

Pour tenter de limiter le réchauffement à 1,5 °C, l’une des solutions trouvées par la COP 21 est de réduire la production de CO2. Les objectifs : une baisse de 45% d’ici 2030, et suppression totale d’ici 2050.

Mais depuis la signature des accords de Paris en 2015, les émissions de dioxyde de carbone n’ont pas diminué, sauf en cette année 2020. Le confinement imposé dans de nombreux pays a forcé le monde à faire une pause. Les industries étaient fermées. Le ciel vidé de ses avions. Les routes libérées des bouchons. Mais la baisse sera seulement de 5,5%, car cela n’a duré que quelques mois. Et maintenant, la vie reprend petit à petit ses habitudes pollueuses.

Ce confinement n’aura finalement que très peu d’impact sur les changements climatiques. D’une part, parce qu’il faudrait une diminution annuelle moyenne de 7,6%. D’autre part, parce que la durée de vie du CO2 est très longue. L’air est toujours chargé en particules produites les années précédentes.

Faut-il continuer d’y croire?

Les experts de l’OMM veulent rester optimistes et espèrent que la crise aura au moins pour effet de promouvoir une relance plus verte. ‘Certes, la COVID-19 a provoqué une grave crise sanitaire et économique au plan mondial, mais, si nous ne luttons pas contre le changement climatique, le bien-être humain, les écosystèmes et les économies pourraient être menacés pendant des siècles. ‘Les gouvernements devraient saisir cette occasion pour inclure des mesures de lutte contre le changement climatique dans leurs programmes de relance et veiller à ce que nous repartions sur de meilleures bases’, explique le secrétaire général de l’organisation, Petteri Taalas.

Des promesses politiques vont dans ce sens. Le président français Emmanuel Macron a assuré qu’il inscrirait dans la législation 149 mesures pour le climat. La BCE veut imposer des conditions ‘vertes’ à son plan de relance. L’Union européenne a proposé des quotas pour l’aviation. Elle aimerait aussi ne plus financer les installations nucléaires et au gaz naturel. Mais est-ce que ce sera suffisant ?

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