‘Cela dépasse l’imaginable’: les températures en Arctique atteignent les 25°C

Ce vendredi 22 mai en Sibérie au dessus du cercle Arctique, il était tout à fait possible d’arpenter la banquise en short et t-shirt. En effet, le mercure affichait 25,4 degrés alors que l’on tourne habituellement autour de zéro à cette période de l’année.

La petite ville de Khatanga en Sibérie a enregistré ce vendredi 22 mai un nouveau record de chaleur: 25,4 degrés. Record explosé puisque le précédent ne s’élevait qu’à 12 degrés. C’est malheureusement un record inquiétant car à cette période de l’année, la température ne dépasse généralement pas le 0 dans cette région du monde.

Du jamais vu en 60 ans

Évidemment, de telles températures inquiètent. Sur Twitter, le météorologue Gaétan Heymes estime que la situation “dépasse l’imaginable” et qu’elle pourrait encore durer. Car il n’y a pas que la Sibérie qui est concernée par ces chaleurs exceptionnelles: c’est tout le cercle polaire Arctique qui chauffe. On enregistre un peu partout des températures allant de 26 à 30 degrés. Il faut remonter à 1958 pour trouver des températures équivalentes.

Comment expliquer de telles chaleurs? Selon Gaétan Heymes, interrogé par Numerama, il s’agit d’un “événement météo exceptionnel” causé par “la formation d’un dôme d’air chaud et sec en altitude, un blocage anticyclonique, du même type que ceux qui génèrent les canicules en Europe l’été.”

En gros: l’hiver a été plus doux et la neige a moins résisté au printemps que d’habitude. De ce fait, les rayons du soleil n’ont pas pu être reflétés par la neige et la chaleur a pénétré les sols de la région. Cela provoque une hausse de la température globale qui fait fondre la neige dans une sorte de cercle vicieux. Et le cycle recommence.

Conséquences

De telles températures dans une région du monde aussi froide a bien évidemment des conséquences inquiétantes. Cet air doux accélère bien sûr la fonte des glaces. La fonte estivale de la mer de Kara (située tout au nord de la Russie) a déjà commencé. Une fonte des glaces annuelle qui intervient d’habitude bien plus tard dans l’année.

On peut donc s’attendre à ce que le Groenland batte son record de 2019 concernant le dégel de la calotte glacière. L’année dernière, la quantité de glace dégelée chaque jour était bien plus importante que tout ce qu’on avait pu enregistré quotidiennement depuis 1950.

Or cette vague de chaleur en Arctique et en Sibérie touche également le Groenland. On peut donc s’attendre à un nouvelle élévation du niveau de la mer dans le courant de l’été. Car même si la glace fond chaque année dans le nord de la planète, en 2020, le processus a commencé beaucoup trop tôt.

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