« La capacité de l’économie à augmenter rapidement le volume des produits et des services de défense au bon moment est un élément vital de la sécurité de l’État. À cette fin, toutes les entreprises stratégiques ou simplement de grande taille devraient se tenir prêtes, quelque soit leur propriétaire ». Cette déclaration, c’est celle que le président russe Vladimir Poutine a faite mercredi lors d’une réunion de débriefing avec les hauts gradés de l’armée. Cette réunion avait lieu suite à l’exercice militaire Zapad, auquel ont participé les troupes russes et biélorusses en septembre. Il s’agissait le plus grand exercice militaire depuis la guerre froide, mobilisant près de 100 000 hommes. Il visait à simuler une situation de menace émanant de l’Occident. Il aura fallu réquisitionner près de 4000 wagons de train pour les amener à l’ouest du pays, en Biélorussie, et dans l’enclave de Kaliningrad.«Nous devons une fois de plus passer en revue la capacité des entreprises de défense à augmenter rapidement la production. L’exercice a révélé certains problèmes. Nous devons les analyser pour proposer des mesures additionnelles afin d’améliorer la préparation à une mobilisation », a dit Poutine. Il a conclu que les hommes en présence «avaient déjà discuté de ce sujet en détail ».Pour les médias russes, cela ne consiste en rien de moins qu’un ordre de « se préparer pour une guerre ».
Le réarmement du pays
La veille, Poutine avait déclaré que la technologie militaire russe devait rattraper, et même dépasser celle de l’Occident. « Notre armée et notre marine ont besoin de disposer de ce qui se fait de mieux en matière d’équipement, mieux que les équivalents étrangers. Si nous voulons gagner, nous devons être meilleurs ».Au cours des 6 dernières années, le Kremlin a investi 20 000 millions de roubles (environ 286 milliards d’euros) dans l’équipement et la technologie militaire. Ainsi, d’ici 2020, 70 % du matériel militaire russe datant de l’époque soviétique devrait avoir été remplacé.