Nommé à la tête de la société mère Alphabet après le départ des co-fondateurs Larry Page et Sergey Brin en décembre dernier, Sundar Pichai lance un nouveau mouvement vers plus de transparence pour le premier rapport de ses résultats.
15,15 milliards de dollars, c’est ce qu’ont rapporté les publicités de YouTube au cours de l’exercice 2019, dont 4,72 milliards de dollars pour le seul quatrième trimestre. Une nette augmentation par rapport aux 11,16 milliards de dollars de revenus générés en 2018, même si les analystes s’attendaient à des chiffres jusqu’à 25 milliards.
Si vous pensez que c’est énorme, sachez que cela n’inclut même pas les revenus non publicitaires de YouTube, comme les abonnements à YouTube TV, qui sont inclus dans d’autres revenus de Google. La directrice financière d’Alphabet, Ruth Porat, a déclaré à ce sujet que les revenus non publicitaires de YouTube avaient atteint 3 milliards de dollars au quatrième trimestre, bien que Google n’ait pas confirmé.
750 millions de recettes des abonnements
Concernant les abonnements, Sundar Pichai indique 20 millions d’abonnés à YouTube Music et Premium et 2 millions au service de streaming YouTube TV. En comparaison, Amazon compte 55 millions d’abonnés à son service de musique et Apple 60 millions. Au total, les recettes de ces abonnements s’élèvent à 750 millions de dollars, mais impossible d’établir une comparaison puisque l’on ignore les chiffres de l’année précédente. Tout comme les bénéfices de YouTube.
Selon Ruth Porat, la ‘majorité’ des revenus publicitaires de YouTube vont aux créateurs de contenus, mais un porte-parole de Google s’est bien gardé d’indiquer quel pourcentage de ces revenus finissent effectivement entre les mains des créateurs. Difficile donc d’imaginer à quel point les publicités sont rentables… Bien que la croissance des revenus bruts au cours des deux dernières années à de quoi impressionner.
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Google Cloud
Selon CNBC, les analystes demandaient depuis longtemps la publication spécifique des revenus de YouTube de la part de Google, soupçonnant qu’ils contribuent lourdement à ses activités publicitaires.
Le Cloud de Google ne fait pourtant guère pâle figure non plus, malgré sa relative ‘jeunesse’. En juillet dernier, Google déclarait que sa section Cloud venait d’atteindre 8 milliards de dollars de revenus annualisés et prévoyait de tripler sa force de vente au cours des prochaines années. En pleine poussée de croissance, Google Cloud veut désormais s’attaquer à Amazon Web Services (AWS) et Microsoft Azure. La section de stockage en ligne de l’entreprise a toutefois un peu déçu: malgré une hausse des revenus de 53 %, ils étaient bien inférieurs à la croissance Cloud de son concurrent éternel Microsoft. Au total, le chiffre d’affaires d’Alphabet se situe légèrement sous les attentes à 46,075 milliards de dollars (+17% sur un an), là où les analystes espéraient 46,9 milliards.
Cette volonté de transparence de Sundar Pichai ne vient sans doute pas de nulle part. Son entreprise est suivie à la loupe par les régulateurs fédéraux américains en quête de tout comportement anticoncurrentiel. Une enquête sur les activités de Google a d’ailleurs été annoncée par une coalition de 50 procureurs généraux. La publication de ces résultats leur donneront donc du grain à moudre quant aux différentes sections du segment publicitaire du géant tech.
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