Alors que le Brésil va intégrer l’OPEP+, sa ministre de l’Environnement appelle à un plafond sur la production de pétrole

Alors que le Brésil va intégrer l’OPEP+, sa ministre de l’Environnement appelle à un plafond sur la production de pétrole
La ministre brésilienne de l’Environnement Marina Silva, le président Lula. Stuart Wilson et une raffinerie de Petrobras. (COP28 via Getty Images, Andre Coelho/Bloomberg via Getty Images)

Lors de la dernière réunion de l’OPEP+, on a appris que le Brésil allait rejoindre le cartel pétrolier. Une annonce qui concorde avec les plans de Lula, qui veut faire grimper son pays – déjà bien placé – au classement des plus grands producteurs de pétrole. Sauf qu’au sein du gouvernement, tout le monde ne voit pas cette soif d’or noir d’un bon œil.

Dans l’actu : la ministre brésilienne de l’Environnement appelle à la prudence.

  • Dans une interview au Financial Times, Marina Silva a plaidé pour un plafond sur l’exploration et la production de pétrole au Brésil.
  • Des propos qui tranchent avec les récentes annonces du président Lula et de son gouvernement.

Les détails : la transition est aussi importante que la sécurité énergétique, selon Silva.

  • Selon sa ministre de l’Environnement, le Brésil doit fixer des limites à sa soif de pétrole. Sans cela, ses engagements en matière d’énergie renouvelable et de lutte contre la déforestation auraient peu de sens, estime-t-elle.
  • « Le Brésil est un producteur de pétrole. C’est un débat qu’il faudra mener, même dans un contexte de guerre. Nous nous engageons à atteindre l’objectif de tripler les énergies renouvelables. Mais tout cela ne peut se faire si nous ne discutons pas de la question des limites à l’exploration », a déclaré Silva au FT.
  • « Nous ne pouvons pas renoncer à la transition énergétique », a-t-elle ajouté. « La sécurité énergétique est nécessaire, mais il faut aussi penser à la transition. Les deux choses doivent se produire. »

Le Brésil a de grandes ambitions pour le pétrole

Le contexte :

  • Les déclarations de Silva doivent être mises en parallèle des ambitions affichées par le gouvernement Lula III, en place depuis le début de l’année.
  • S’il veut corriger les grosses lacunes de son prédécesseur au niveau de la protection de la forêt amazonienne, il compte aussi accélérer nettement l’exploration et la production de pétrole. Les bénéfices apportés par l’or noir doivent permettre de financer la transition, argumente notamment le ministre de l’Énergie, Alexandre Silveira.
  • Produisant environ 3,7 millions de barils par jour, le Brésil est actuellement le 8ᵉ plus gros producteur au monde. L’objectif est de passer à 5,4 millions d’ici la fin de la décennie. Ce qui le propulserait au pied du podium mondial.
  • À cela s’ajoute l’entrée imminente du pays dans l’OPEP+. Mais là aussi, la position de Lula et de son équipe est ambigüe. En rejoignant le cartel, le Brésil veut peser sur les prix du brut. Mais il refusera qu’on lui impose un plafond ou une réduction de sa production. C’est d’ailleurs bien pour ça que le pays rejoindra l’OPEP+ et non l’OPEP.
    • En parallèle, Lula assure que le but de cette manœuvre est de « convaincre les principaux pays producteurs de pétrole » de préparer la transition énergétique « sans combustibles fossiles ».
    • Un argument qui ne convainc que très peu les mouvements écologistes, qui jugent les décisions du gouvernement brésilien hypocrites.
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