Le Brésil va intégrer l’OPEP+, mais il ne se soumettra pas aux quotas : « Petrobras est coté en bourse »

Ce jeudi, l’OPEP+ a annoncé qu’un nouveau membre allait bientôt rejoindre l’organisation : le Brésil. Ce dernier confirme, mais prévient : il se cantonnera à un rôle d’observateur.

À la une : l’entrée du Brésil dans l’OPEP+.

  • Dans le communiqué publié à la suite de sa réunion du jour, l’OPEP+ a annoncé qu’elle compterait bientôt un nouveau membre.
  • Le Brésil se dit en effet prêt à rejoindre l’OPEP+, mais certainement pas l’OPEP.

Les détails : qu’est-ce que ça change ?

  • Actuellement, l’OPEP compte 13 pays membres à part entière. C’est le noyau dur du cartel. Quand une décision est prise en son sein – des quotas de production, par exemple – ils doivent la respecter.
  • A leurs côtés, on retrouve 10 autres nations.  Avec les membres de l’OPEP, elles forment l’OPEP+. Mais celles-ci ne sont pas du tout tenues de suivre les décision prises par le cartel.
  • Ces 23 pays représentent environ 40% de la production mondiale d’or noir. Ils poursuivent un but commun : coordonner et réguler la production de pétrole. Ce qui a notamment un effet sur les prix

Le Brésil dans l’OPEP+, pas dans l’OPEP

Les explications : le Brésil se cantonnera à un rôle d’observateur.

  • Si le communiqué de l’OPEP+ manquait de précision, le CEO du géant pétrolier brésilien Petrobras a clarifié la situation auprès de Reuters. Le Brésil intégrera l’OPEP+, pas l’OPEP.
  • « Il n’y a pas de quota », a déclaré Jean Paul Prates. « Nous ne ferions jamais partie d’une organisation qui imposerait des quotas (de production) au Brésil. Petrobras est une société cotée en bourse et nous ne pouvons pas avoir de quotas. »
  • « Le Brésil devrait commencer par participer aux réunions en tant que membre observateur, ce qui, je pense, est vraiment bien », a-t-il ajouté.
  • Toute personne qui suit de près les activités de l’OPEP+ n’aura pas de toute façon pas été très surprise par cette annonce. Le mois dernier, le secrétaire général de l’organisation, Haitam al-Ghais, avait déjà vendu la mèche.
  • « Le Brésil possède une longue histoire sur les marchés de l’énergie et continuera de bénéficier d’un avenir brillant en tant que principal fournisseur mondial d’énergie », avait-il déclaré. « Nous sommes impatients de travailler en étroite collaboration avec lui ».

Les quotas, ça fait parfois des étincelles

Le contexte :

  • Avec 3,7 millions de barils de brut par jour, le Brésil est le plus grand producteur d’Amérique du Sud. Il est aussi tout juste dans le top 10 mondial, loin devant certains pays membres de l’OPEP.
  • Il ne faut pas aller trop vite en besogne, mais il n’est pas impossible que l’arrivée du Brésil ne se fasse en même temps que la sortie d’un autres pays : l’Angola.
  • Le pays africain, membre de l’OPEP et donc soumis aux quotas, n’a pas du tout apprécié le plafond qui lui a été imposé ce jeudi. Si bien qu’à la sortie de la réunion, son représentant a annoncé que l’Angola ne respecterait pas le quota imposé.
  • Il est assez rare qu’un membre de l’OPEP refuse sciemment de suivre ce genre de décision. Mais le mécontentement de l’Angola n’est pas neuf. Il avait déjà très mal digéré le quota imposé lors de la réunion du mois de juin.
  • Jusqu’à hier, le représentant angolais avait toutefois toujours assuré que son pays ne claquerait pas la porte. Maintenant, il semble en être moins sûr. « La question de savoir si l’Angola reste au sein de l’OPEP est une décision au plus haut niveau d’autorité », a-t-il déclaré à Bloomberg.
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