Ce mardi, les prix du pétrole ont poursuivi leur chute. Jusqu’à tomber à leur niveau le plus bas depuis le début de l’été. Plusieurs nouvelles en provenance des États-Unis n’y sont pas étrangères.
L’essentiel : le Brent et le WTI chutent.
- Ce mercredi matin, le baril de Brent (la référence européenne) s’échange à 72,97 dollars. Le baril de WTI (la référence américaine) est lui à 68,42 dollars.
- La dernière fois que les prix avaient été si bas, c’était fin juin.
La Fed se réunit ce mercredi
Les explications : inflation américaine, déflation chinoise et grosse production US.
- Si les prix du pétrole sont sur une courbe descendante depuis déjà deux mois, ils ont subi un coup de mou supplémentaire ce mardi. C’est sans doute en bonne partie lié aux chiffres de l’inflation américaine.
- Si, sur un an, l’indice des prix à la consommation (IPC) a poursuivi sa baisse (de 3,2% à 3,1%), il a en revanche repris de la vigueur sur un mois (de 0 à 0,1%).
- Ces chiffres ont renforcé les attentes selon lesquelles la Réserve fédérale ne touchera pas à ses taux d’intérêt (très élevés) lors de sa réunion de ce mercredi.
- Or, des taux maintenus élevés pendant longtemps risquent de ralentir la croissance économique. Et donc de faire baisser la demande de pétrole.
- Les dernières nouvelles venues de Chine vont dans l’autre sens. Mais la déflation a, elle aussi, tendance à faire reculer les cours du pétrole. Car les efforts de Pékin pour enrayer la chute des prix semblent vains.
- L’IPC a chuté de 0,5% en novembre, soit sa plus forte baisse en trois ans. La baisse de la demande fait baisser les prix, sans pour autant que cela suffise à susciter à nouveau l’intérêt des consommateurs. Ce qui est un très mauvais signe pour le secteur industriel.
- Les États-Unis produisent énormément de pétrole. Ce qui mine les tentatives de l’OPEP+ (surtout ceux de l’Arabie saoudite et de la Russie) à faire baisser l’offre pour faire remonter les prix.
- L’Energy Information Administration (EIA) estime que la production américaine devrait atteindre les 12,93 millions de barils par jour en 2023. Et de poursuivre sur sa lancée l’année prochaine pour arriver à 13,11 millions de barils par jour.
- Ce sont des niveaux records, le plus haut point ayant été atteint en 2019 avec 12,31 millions de barils par jour.
À quoi s’attendre pour 2024 ?
Il n’est pas impossible que 2024 soit marquée par une offre excédentaire de pétrole. Ou plus précisément par une capacité excédentaire de pétrole. Comme nous vous l’expliquons ici, c’est une estimation du volume de production de pétrole qui peut être mis en ligne rapidement et maintenu pendant au moins trois mois par les producteurs, par exemple pour faire face à un pic de la demande.
Cela pousse les analystes à miser sur un pétrole à 70 dollars le baril d’ici fin 2024. Notons que l’EAI a nettement baissé ses projections mardi. L’agence américaine voit le prix moyen du baril de Brent à 83 dollars sur l’ensemble de l’année prochaine. Précédemment, elle avait prédit… 93 dollars.