Alors que l’inflation reste une menace pour le reste du monde, en Chine, le gouvernement tente en vain d’enrayer la chute des prix

L’année 2023 devait être celle du réveil du dragon chinois. Mais l’économie de l’Empire du Milieu reste frileuse, freinée par une demande en berne et un Indice des Prix à la Consommation qui refuse de remonter. Résultat : une chute des prix que Pékin ne parvient pas à enrayer.

Pourquoi est-ce important ?

Il est bien loin le mois de mars dernier, où le Politburo du Parti communiste chinois promettait une croissance de 5% du PIB. La Chine a vu son redémarrage économique peiner à démarrer, en particulier à cause d'une demande en baisse de biens manufacturés, à l'international, mais aussi et surtout sur son marché intérieur. À tel point que Pékin craint maintenant une spirale déflationniste.

Dans l’actualité : L’Indice des Prix à la Consommation (IPC) a chuté de 0,5 % en novembre par rapport à l’année précédente, en Chine. Et ça n’est pas une bonne nouvelle pour l’économie du pays.

Une chute des prix qui s’accélère

  • C’est la plus forte baisse depuis novembre 2020, année bien particulière. Et c’est 0,1% de plus que les estimations précédentes du Bureau National chinois des Statistiques.
  • L’IPC chinois fluctue depuis le début de l’année, détaille CNN. L’indice n’avait baissé que de 0,2 % par rapport à l’année précédente en octobre, après une reprise durant les mois précédents. En juillet, il était retourné dans le positif pour la première fois depuis deux ans, suscitant bien des espoirs. Vite déçus.
  • Visiblement, la tendance à la baisse des prix s’accélère. Au risque de virer à la spirale déflationniste. C’est l’inverse de l’inflation : la baisse de la demande fait baisser les prix, sans pour autant que cela suffise à susciter à nouveau l’intérêt des consommateurs.

« La situation de déflation en Chine s’approfondit avec le triple coup dur des prix alimentaires domestiques, des corrections des prix du pétrole international et de la faible demande intérieure. Les signes de faiblesse des prix se propagent désormais des biens aux services. […] Les prix alimentaires ont fortement pesé sur l’IPC, en baisse de 4,2 % en novembre par rapport à l’année précédente. »

Citi, entreprise financière majeure basée à New York, dans une note publiée dimanche.

Marasme en vue

Ça peut sembler une bonne nouvelle depuis nos économies occidentales frappées par l’inflation, et dont le panier des consommateurs reste horriblement cher. Mais ça ne l’est pas, pour le gouvernement de Pékin.

  • Vendredi, les hauts responsables chinois se sont réunis pour une réunion du Politburo et ont promis d’en faire plus pour étendre la demande intérieure et stimuler les dépenses des consommateurs.
  • Car c’est un signe de marasme économique. Sans demande pour écouler ses produits, c’est l’ensemble du secteur industriel qui peut se retrouver en difficulté, alors que l’économie chinoise a déjà du fil à retordre avec sa bulle immobilière qui ne demande qu’à éclater. Déjà, la confiance des investisseurs étrangers sur les marchés chinois a été réduite à bien peu de chose, et ils retirent leurs billes en masse face à l’absence des bénéfices attendus. C’est une leçon appliquée de marasme économique, qu’est en train de nous offrir l’Empire du Milieu, à ses dépens.
Plus