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2023 devait être l’année du grand démarrage pour les voitures électriques, mais de nombreux obstacles imprévus en ont presque fait un faux départ

2023 devait être l’année du grand démarrage pour les voitures électriques, mais de nombreux obstacles imprévus en ont presque fait un faux départ
Le chancelier allemand Olaf Scholz discute avec des ouvriers lors d’une visite de la ligne de production de voitures électriques à l’usine automobile Ford, le 12 juin à Cologne. (Photo by Lukas Schulze/Getty Images)

Sur le front de la transition énergétique, l’année 2023 devait être celle des grands changements. Celle d’une moindre dépendance des pays occidentaux au pétrole et au gaz – russe en particulier – d’abord. Mais aussi celle du début de la grande transition automobile des énergies fossiles vers l’électrique. Mais ça ne s’est pas passé aussi bien que prévu.

L’année 2023 se termine et, contrairement aux espérances de l’année dernière, les voitures électriques n’ont pas encore atteint le stade de véhicules grand public. La demande augmente, certes, mais pas autant que les constructeurs l’espéraient. Et c’est avant tout une question de prix, pour les uns comme pour les autres.

Des voitures toujours trop chères, à acheter comme à produire

Acheter une voiture neuve n’est pas à la portée de tout le monde, encore moins pour un modèle récent. Or, les hausses des taux d’intérêt n’incitent pas à emprunter, ce qui ralentit les investissements des firmes comme des particuliers.

  • Outre que les achats ne suivent pas autant qu’espéré, les constructeurs sont confrontés à la hausse des prix des batteries et des matières premières pour les construire, le lithium en premier lieu, rappelle Reuters.
  • Donc non seulement la demande n’est pas telle qu’espérée, mais les prix ne baissent pas mécaniquement. À l’exception de manipulations pour les tirer vers le bas, comme Tesla l’a fait régulièrement cette année, suivie par d’autres entreprises du secteur. Avec un effet dopant sur les ventes, certes, mais avec des bénéfices moindres.
  • L’inflation persistante a aussi drainé les revenus des ménages, ne les sollicitant pas à investir et à démarrer avec l’aventure électrique. C’est plutôt l’épargne qui est favorisée dans de nombreux pays.

La production mondiale de véhicules électriques est en passe de tripler d’ici 2030 pour atteindre 33,4 millions de véhicules, soit environ un tiers de la production totale, selon AutoForecast Solutions. Mais une grande partie de cette croissance aura lieu en Chine, précise Reuters. Un pays où le secteur est largement soutenu par l’État. Le régime de Pékin est d’ailleurs plus que suspecté de pratiquer le dumping pour imposer les produits de ses entreprises sur les autres marchés, en particulier en Europe. Pour les voitures comme pour les batteries électriques, les éoliennes, et le photovoltaïque.

La peur de tomber à plat

  • Face à cette concurrence chinoise sous produits dopants et à la hausse des prix des matières premières – qui jusqu’ici passent encore largement par la Chine – les constructeurs estiment qu’ils ont besoin de davantage de soutien public.
  • Or, de nombreuses élections auront lieu en 2024, en premier lieu aux États-Unis. Biden avait été élu sur un programme largement favorable aux entreprises américaines qui s’engageraient dans la transition, y compris pour les constructeurs automobiles. On peut s’attendre à ce qu’il passe la deuxième sur ce sujet au plus fort de la campagne à venir.

Outre le prix, l’autre obstacle à l’adoption des voitures électriques est le problème de la recharge. Or, là encore, les constructeurs automobiles se retrouvent à renâcler devant une tâche bien plus importante qu’ils ne l’imaginaient. Là encore, ce sont sans doute les États qui vont devoir prendre en charge le déploiement de ces infrastructures, dont la multiplication sera urgente en 2024.

  • Or un premier obstacle se profile déjà pour 2024 : un pétrole bon marché. De quoi freiner les envies de transition, pour les automobilistes qui voient le prix à la pompe baisser. Même si ce n’est que pour un temps, jusqu’à la prochaine crise géopolitique impliquant un pays producteur.
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